L’ampleur des malversations de la société de paiements en ligne Wirecard est plus importante que ce que l’on savait jusqu’à présent. L’ancien patron de l’entreprise, Markus Braun, et deux dirigeants ont été arrêtés ce mercredi 22 juillet. L’affaire interroge non seulement sur la responsabilité des mécanismes de contrôle, mais aussi sur les retombées politiques.
Une société membre de l’élite de la bourse allemande, Wirecard, chouchou des marchés et dirigée pendant plusieurs années par un gang de criminels. Des recettes inventées, des milliards disparus, un échec flagrant des autorités de régulation. Que savaient le ministre des Finances allemand, Olaf Scholz, et la chancelière Angela Merkel ? Un responsable de Wirecard, qui serait réfugié à Moscou, était-il un agent secret ?
Pour le producteur de cinéma Nico Hofmann, la réalité dépasse la fiction et lui livre un scénario clé en main pour un prochain film sur le plus grand scandale financier de l’Allemagne d’après-guerre qu’il a annoncé vouloir tourner. La justice allemande a arrêté, mardi 22 juillet, le fondateur de Wirecard, Markus Braun, et deux autres directeurs.
Une dimension politique
Les charges se sont considérablement étendues, montrant que les malversations remontent à 2015. Pour gonfler le bilan de la société et la rendre plus attractive, des recettes auraient été inventées.
L’affaire a aussi une dimension politique. Olaf Scholz avait appris début 2019 que des soupçons pesaient sur Wirecard. Pourquoi la chancellerie affirme-t-elle alors qu’Angela Merkel, qui a plaidé la cause de Wirecard l’an dernier lors d’un déplacement en Chine, n’était pas au courant des pratiques douteuses de l’entreprise ? (Rfi.fr)
