La bannière étoilée des États-Unis a été descendue peu auparavant à l’intérieur du complexe diplomatique.
Des fonctionnaires chinois ont pénétré lundi 27 juillet dans l’enceinte du consulat des États-Unis à Chengdu, peu après le départ des derniers employés de Washington, mettant fin à un épisode de sanctions mutuelles digne de la Guerre froide. Très symboliquement, la bannière étoilée des États-Unis avait été descendue peu auparavant à l’intérieur du complexe diplomatique, selon des images de la télévision chinoise.
Contrairement aux jours précédents, les journalistes étrangers n’ont pas été autorisés par les forces de l’ordre à approcher de la représentation diplomatique. Dans un bref communiqué, le ministère chinois des Affaires étrangères a confirmé la fermeture du consulat et indiqué que la Chine avait «pris possession» du bâtiment à 10H00 locales (02H00 GMT).
Un peu plus tôt, des employés ont quitté à pied l’enceinte diplomatique. Certains portaient un sac sur le dos tandis que d’autres poussaient leur vélo à la main. La veille déjà, un autocar aux vitres teintées avait quitté l’enceinte diplomatique, sous les huées d’une partie du public.
Inauguré en 1985, le consulat américain de Chengdu est devenu vendredi le dernier sujet d’une longue liste de contentieux entre Pékin et Washington, lorsque la Chine a ordonné la fermeture de la mission.
Des relations de plus en plus tendues
Cette décision a été la réponse du régime communiste à la fermeture forcée de son consulat de Houston, aux États-Unis, par l’administration Trump, sur fond d’accusations d’espionnage dignes de la Guerre froide. Pékin avait protesté après l’entrée par la force vendredi d’agents américains après le départ des fonctionnaires chinois. Ce bâtiment est «une propriété nationale de la Chine», avait souligné le ministère chinois des Affaires étrangères, se référant au droit international.
Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a assuré jeudi que le consulat de Chine à Houston, quatrième ville des États-Unis, était une «plaque tournante de l’espionnage et du vol de propriété intellectuelle». «Certains employés du consulat des Etats-Unis à Chengdu se sont livrés à des activités sortant de leurs attributions, ils se sont ingérés dans les affaires intérieures de la Chine et ont mis en danger la sécurité et les intérêts chinois», a accusé de son côté la diplomatie chinoise.
Ces représailles mutuelles interviennent dans un contexte de dégradation des relations sino-américaines, les pommes de discorde s’étant multipliées ces derniers mois : répression à Hongkong avec l’entrée en vigueur d’une loi controversée sur la sécurité, pandémie de Covid-19 et tensions en mer de Chine méridionale notamment. (lefigaro.fr)