dimanche, janvier 19, 2025
AccueilPOLITIQUECedeao. Les dessous de l’opération « Sauver IBK »

Cedeao. Les dessous de l’opération « Sauver IBK »

Alors que le président malien Ibrahim Boubacar Keïta vient mettre en place un gouvernement restreint, ses homologues ouest-africains proposent de prendre des sanctions à l’encontre de « tous ceux qui ne respecteront pas l’ordre constitutionnel ».

Les 15 présidents de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) ont réaffirmé ce lundi leur soutien au président malien, au cours d’un sommet virtuel qui a duré trois heures. Le chef de l’État Ibrahim Boubacar Keïta (« IBK ») a réagi en début de soirée par un décret lu à la télévision par la secrétaire générale de la présidence, Kamissa Camara.

Elle a annoncé la constitution immédiate, autour du Premier ministre Boubou Cissé, d’une « équipe ministérielle restreinte dont la mission est de négocier avec les parties prenantes, en vue de la formation d’un gouvernement d’union nationale à même de contribuer à l’apaisement de la situation ».

Plusieurs poids lourds de la précédente équipe, qui avait démissionné après les législatives de mars-avril, conservent leurs postes : Tiébilé Dramé à la tête de la diplomatie, le général Ibrahima Dahirou Dembélé à la Défense ou encore Boubacar Alpha Bah à l’administration territoriale.

L’avocat et homme politique Kassoum Tapo devient ministre de la Justice et le général de division M’Bemba Moussa Keïta ministre de la Sécurité.

Le pouvoir a fait un geste en direction de l’opposition en confiant le ministère de l’Économie et des Finances à un ancien banquier, Abdoulaye Daffé, considéré comme étant proche du Chérif de Nioro, le mentor de la figure de proue de la contestation, l’imam Mahmoud Dicko.

Le choix d’un nouveau Premier ministre de consensus constitue pourtant une condition a minima de l’aile modérée du Mouvement du 5 juin (M5-RFP), qui partage les positions de l’imam Mahmoud Dicko.

« Je soutiens la proposition de notre frère Alassane [Ouattara] qui est de prendre des sanctions contre tous ceux qui iront à l’encontre de l’ordre constitutionnel […], a notamment déclaré le chef de l’État guinéen Alpha Condé le 27 juillet au cours de la conférence. Nous devons réaffirmer de façon incontestable la légitimité du président IBK, président élu dans un régime présidentiel, qui doit nommer et garder son Premier ministre et disposer des postes de souveraineté : affaires étrangères, défense, sécurité et finances. Le peuple malien composera ensuite un gouvernement qui reflétera toutes les tendances. » Le sommet a fermement exclu un départ forcé du président Keïta, réclamé par l’aile dure de la contestation. « En défendant le Mali, nous défendons nos propres pays. C’est pourquoi, notre soutien à IBK doit être total et sans condition », a ajouté le président guinéen.

Les dirigeants ouest-africains ont également insisté pour que les mesures prônées soient mises en œuvre « au plus tard » le 31 juillet. Parmi ces mesures, la « démission immédiate des 31 députés dont l’élection est contestée, y compris le président du Parlement », Moussa Timbiné. Ces démissions ouvriraient la voie à des législatives partielles. Le sommet a également demandé une « recomposition rapide de la Cour constitutionnelle ». (jeuneafrique.com)

ARTICLES LIÉS
- Advertisment -

Les plus populaire

Commentaires récents