Des combats continuaient d’opposer lundi 3 août des combattants du groupe État islamique (EI) et les membres des forces de sécurité afghanes dans une prison de Jalalabad, dans l’est du pays, après une nuit d’affrontements qui a fait au moins 29 morts et entraîné de nombreuses évasions.
Plus de 300 détenus restent introuvables, a déclaré le porte-parole du gouverneur de la province de Nangarhar. Sur les 1 793 prisonniers que comptait l’établissement pénitentiaire, un millier ayant réussi à s’évader ont été rattrapés, 430 autres n’ont pas bougé de leurs cellules. « Les autres sont portés manquants », a-t-il dit.
L’attaque a commencé dimanche soir par l’explosion d’une voiture piégée à l’entrée de la prison, suivie de nombreuses autres explosions pendant que des tireurs de l’EI ouvraient le feu contre les gardes.
Selon Sohrab Qaderi, membre du conseil de la province de Nangarhar – dont Jalalabad est la capitale -, une trentaine de combattants de l’EI ont participé à cet assaut contre la prison qui regroupe des criminels de droit commun, des talibans et des combattants de l’EI.
21 civils et membres des forces de sécurité ont été tués
Trois combattants de l’EI ont été tués au cours de l’assaut initial et pendant les combats de la nuit, au cours desquels 21 civils et membres des forces de sécurité ont été tués et 43 autres blessés, a déclaré un porte-parole du gouverneur.
Selon des responsables locaux, des membres des forces spéciales afghanes sont venus en renfort et l’évacuation des civils était en cours dans les alentours de la prison, tandis que la ville de Jalalabad – située à environ 130 km à l’est de Kaboul – était en état d’urgence.
« L’ensemble de la ville de Jalalabad est soumise à un couvre-feu, les boutiques sont fermées », a expliqué le porte-parole du gouverneur. « Jalalabad est complètement vide. »
Un haut responsable du groupe EI tué par les forces spéciales
L’État islamique a revendiqué cette attaque, survenue au lendemain de l’annonce par les services de renseignements afghans de la mort d’un haut responsable du groupe, tué par les forces spéciales près de Jalalabad, qui se situe sur la route menant à la passe de Khyber et à la ville pakistanaise de Peshawar.
Dans un rapport publié le mois dernier, les Nations unies ont estimé qu’il restait encore environ 2 200 membres de l’EI en Afghanistan et qu’en dépit de son repli territorial et de la perte de nombreux de ses chefs, l’organisation restait capable de mettre en œuvre des attaques d’ampleur. (OuestFrance)