dimanche, janvier 19, 2025
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Face à l’adversaire chinois, Washington se tourne, prudemment, vers Taïwan

Désireuse de trouver un contrepoids à l’adversaire chinois, l’administration du président américain Donald Trump renforce son soutien à Taïwan avec la visite annoncée d’un haut responsable américain sur l’île, une initiative prudente sur un dossier particulièrement explosif.

Le secrétaire américain à la Santé, Alex Azar, est attendu à Taïwan pour saluer les succès de l’île dans la gestion de l’épidémie de Covid-19, au moment où Donald Trump, en difficulté dans les sondages dans une Amérique encore plongée dans la crise sanitaire, accuse la Chine d’être responsable de la pandémie.

L’Institut américain de Taïwan, qui sert d’ambassade de facto des Etats-Unis à Taipei, a fait savoir que M. Azar serait le responsable américain de plus haut rang à se rendre dans la capitale taïwanaise depuis que Washington a établi des relations diplomatiques avec Pékin en 1979.

Mais le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo, un faucon qui ne manque jamais une occasion de dénoncer la Chine ou d’affirmer que Donald Trump est le président le plus ferme de l’histoire américaine, a fait preuve d’une prudence inhabituelle cette semaine au sujet de la visite de M. Azar, vivement dénoncée par Pékin.

« Des ministres se sont rendus à Taïwan dans la passé », a-t-il affirmé mercredi au cours d’une conférence de presse.

M. Azar « va y aller pour parler de questions de santé publique », notamment la recherche d’un vaccin contre le nouveau coronavirus, a-t-il ajouté.

Pour Douglas Paal, qui dirigea l’Institut américain à Taïwan pendant la présidence de George W. Bush, l’administration Trump est consciente des risques d’escalade sur la question de Taïwan, l’une des plus sensibles pour la direction du Parti communiste chinois. Elle s’est abstenue de franchir la ligne rouge de Pékin: une visite à Taipei de responsables américains en charge des questions de sécurité nationale.

Dans les années 1990, des responsables américains du Commerce extérieur se sont rendus à plusieurs reprises à Taïwan, rappelle-t-il. La différence cette fois, c’est le contexte: M. Azar se rend à Taipei au moment où les relations avec la Chine sont au plus mal.

« L’envoyer à Taïwan montre qu’on respecte le système, tout en défiant la Chine », estime-t-il. « Le fait qu’ils n’aient pas choisi un conseiller à la Sécurité nationale ou quelqu’un comme ça montre qu’ils essaient de s’approcher le plus près possible de la ligne rouge chinoise, mais qu’ils ne veulent pas la franchir. »… (LePoint)

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