Des milliers de Libanais manifestent leur colère ce samedi dans la capitale pour contester les autorités, qu’ils estiment responsables des gigantesques explosions au port qui ont fait plus de 150 morts et 6 000 blessés mardi dernier. Face à la pression de la rue, le Premier ministre libanais, Hassan Diab, a annoncé qu’il allait proposer des élections parlementaires anticipées. Un policier libanais a été tué lors d’affrontements avec des manifestants dans le centre de la capitale, a annoncé un porte-parole de la police.
Délogés du ministère des Affaires étrangères
Menés par des officiers à la retraite, une dizaine de manifestants ont pris d’assaut vers 18 heures, heure locale (17 heures en France), le siège du ministère des Affaires étrangères à Beyrouth, le proclamant « quartier général de la Révolution ». Envoyée en renfort, l’armée a délogé les manifestants en fin de soirée, usant de balles en caoutchouc et de gaz lacrymogènes.
« Nous avons pris le ministère des Affaires étrangères comme quartier général de la Révolution », avait annoncé dans un communiqué, depuis l’élégant perron du ministère, l’ex-général Sami Rammah, devant quelque 200 personnes qui criaient « Révolution ».
Un groupe de manifestants s’en est également pris auparavant au Parlement, jusqu’à tenter d’y pénétrer, rapporte l’agence Reuters. Ils ont été séparés par la police, qui a tiré des gaz lacrymogènes.
D’autres ministères et banques ciblés
Un peu avant 21 heures, heure locale (20 heures en France), des manifestants en fureur ont également pris d’assaut le quartier général de l’Association des banques dans le centre de Beyrouth. Ils y ont mis le feu au rez-de-chaussée avant d’être délogés par l’armée. « À bas le règne des banques ! », criaient les protestataires. Ce siège cristallise la colère des Libanais depuis que les banques imposent des restrictions monstres sur les retraits et les transferts des déposants. D’autres ministères ont également été investis, à l’instar de celui de l’Économie. (LeParisien)