En Bolivie, les blocages qui ont débuté le 3 août ne faiblissent pas et la tension monte dans le pays. Dans la rue, des citoyens pro Evo Morales demandent des élections le plus tôt possible, et pas le 18 octobre comme cela a été annoncé. Là-bas, la quarantaine liée au coronavirus dure depuis plus de quatre mois, et le pays compte plus de 90 000 malades et quasiment 4 000 décès.
La Bolivie se divise de nouveau. Certains blocages sont levés avec violence, parfois par les forces de l’ordre, parfois par des groupes qui se revendiquent paramilitaires. Des images qui rappellent les événements de novembre 2019, lors desquels les Boliviens se sont affrontés pendant des semaines.
Aujourd’hui, les tensions se concentrent autour de la date de l’élection présidentielle, encore une fois repoussée au 18 octobre, mais également autour de la situation sanitaire et économique. Les Boliviens sont nombreux à se sentir abandonnés et sans réponse sur le plan de la santé, de l’éducation, et de l’économie.
Jeanine Añez de plus en plus isolée
Le ministère public vient d’ouvrir une instruction contre les dirigeants du MAS (Mouvement vers le socialisme) pour terrorisme et atteinte à la santé publique notamment, car le parti est à l’origine des barrages et des rassemblements. Et sur certaines routes, les manifestants ont empêché le passage de produits de première nécessité.
Certains secteurs demandent de la fermeté contre les blocages, comme Marco Pumari, candidat à l’élection présidentielle : « Qu’attendent les autorités pour déclarer l’état de siège dans le pays ? Et qu’une fois pour toutes, l’armée et la police prennent le contrôle. »
La présidente, Jeanine Añez a, en vain, appelé au dialogue. Ses soutiens se font de plus en plus rares. Et en Bolivie, beaucoup demandent sa démission. (Rfi.fr)