Un dernier hommage a été rendu ce lundi 31 août à l’ancien président congolais, Pascal Lissouba. Cela s’est passé à Perpignan, dans le sud de la France. Conformément au souhait de sa famille, c’est là qu’il a été inhumé « provisoirement » en attendant que les « conditions » soient réunies pour son retour dans son pays. Pascal Lissouba vivait en exil depuis vingt-trois ans, depuis qu’il avait dû quitter le pouvoir au profit de Denis Sassou Nguesso, à l’issue d’une guerre meurtrière.
C’est une cérémonie de plus de trois heures qui s’est déroulée dans le calme, en présence, à l’extérieur, de la police municipale et nationale qui cragnait de possibles heurts.
Avant l’arrivée du cercueil, accueilli par des applaudissements et quelques poings levés, plusieurs partisans de l’ancien président ont entonné des chants en son honneur, scandés au son de « Au Congo, ça ne va pas ».
Au cours de la messe, ses proches qui ont pris la parole ont dressé de lui le portrait d’un intellectuel, attaché à la « démocratie et à l’émancipation de son peuple », selon les mots de son fils cadet, Jeremy Lissouba. Un homme qui aurait « souffert de son exil » et d’avoir été « incompris »… « privé du son rêve de développement », a estimé Mireille Lissouba, sa fille ainée. Elle s’est exprimée en premier et a conclu son hommage sur ces mots: « Un jour, un jour il repartira chez lui », ce qui a déclenché des applaudissements.
Parmi les personnalités politiques présentes : Pascal Tsaty Mabiala, actuel Premier secrétaire de UPADS, le parti fondé par Pascal Lissouba, mais surtout plusieurs de ses anciens collaborateurs, eux aussi en exil, comme son ancien ministre du Pétrole, Benoit Koukebene, celui de la Justice, Joseph Ouabari Mariotti et des partisans de la diaspora.
Le maire de Perpignan, l’élu Rassemblement national Louis Aliot, a assisté à la messe. Le Congo était représenté par son ambassadeur en France, Rodolphe Adada, aux côtés de rares membres de la fédération française du PCT, le parti de Denis Sassou-Nguesso. Le président de cette fédération a finalement invité ses militants à ne pas participer « pour raisons de sécurité », estimant qu’ils « n’étaient pas les bienvenus »… (Rfi.fr)