oin de se laisser décourager par les intimidations de la police, plusieurs dizaines de milliers de Biélorusses ont manifesté à Minsk, dimanche, contre la réélection contestée d’Alexandre Loukachenko.
La détermination des manifestants ne faiblit pas à Minsk, en Biélorussie. Malgré une forte présence policière, des dizaines de milliers de Biélorusses ont défilé une nouvelle fois, dimanche 6 septembre, dans la capitale biélorusse pour dénoncer la réélection du président Alexandre Loukachenko.
Brandissant les couleurs blanches et rouges de l’opposition, la foule a convergé depuis différents quartiers de Minsk vers le centre-ville, où un important dispositif de sécurité a été mis en place avec le déploiement de blindés et de l’armée autour de plusieurs bâtiments importants, rapporte l’AFP.
« Des personnes sur place estiment qu’il y a autant de monde que la semaine dernière. Cela reste une mobilisation record, ils sont peut-être 100 000 ou plus, sans compter ceux qui manifestent dans les centres régionaux en province », indique Gulliver Gragg, le correspondant de France 24 dans la région.
Selon des journalistes de l’AFP, la mobilisation était supérieure à celle des précédents week-ends, et plus de 100 000 Biélorusses ont défilé.
Plusieurs dizaines de manifestants ont été arrêtés en marge de cette manifestation, selon le groupe biélorusse de défense des droits humains Viasna. L’ONG a identifié au moins 37 personnes ayant été arrêtées en marge de cette protestation.
Rapprochement avec Moscou
Cette manifestation est la cinquième organisée par l’opposition biélorusse, qui défile tous les dimanche. Loin de reculer devant cette mobilisation inédite, le président Alexandre Loukachenko préfère durcir le ton.
Le chef de l’État, qui dénonce un complot occidental, cherche de plus en plus le soutien de Moscou qui semble prêt à le lui apporter, comme en témoigne la visite cette semaine, à Minsk, du Premier ministre russe, Mikhaïl Michoustine. Vladimir Poutine a, quant à lui, déjà promis l’envoi de forces russes en Biélorussie si la contestation devait devenir violente.
Loukachenko durcit sa répression
Cette semaine a été marquée par la réponse sévère des autorités aux défilés d’étudiants. Depuis la rentrée du 1er septembre, ceux-ci se sont mis en grève et ont mené plusieurs actions pour dénoncer le pouvoir d’Alexandre Loukachenko, à la tête du pays depuis 26 ans. Plusieurs dizaines d’entre eux ont été arrêtés. Une vingtaine de journalistes biélorusses ont également été interpellés.
« Rappelez-vous que nous sommes forts tant que nous sommes unis », a déclaré dans un court message vidéo la cheffe de file de l’opposition, Svetlana Tikhanovskaïa, réfugiée en Lituanie.
C’est à son appel que, depuis l’élection, des Biélorusses se réunissent chaque dimanche, à Minsk, pour dire leur opposition à Alexandre Loukachenko. Ces manifestations historiques ont réuni jusqu’à plus de 100 000 personnes, un record dans l’histoire du pays. (France24/Afp)