vendredi, novembre 22, 2024
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La fuite des capitaux. Un fléau pour les économies du continent africain

Corruption, contrebande, fraude fiscale… La fuite des capitaux représenterait 88 milliards de dollars par an de manque à gagner pour le continent. Une estimation de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement, la Cnuced.

Selon les Nations unies, la fuite des capitaux sur le continent représenterait 88 milliards de dollars, mais comme il s’agit de pratiques illégales, c’est une estimation. Une estimation plutôt basse, précise même la Cnuced. Ces 88 milliards de dollars de perdus pour les pays africains représentent à peu près ce que reçoit chaque année le continent si l’on additionne l’Aide publique au développement et les investissements étrangers direct. Sur quinze ans, les estimations tournent autour des 836 milliards de dollars, soit davantage que la dette extérieure de tous les pays africains réunis. Autant dire que la somme est énorme.

Cette évasion d’argent emprunte plusieurs canaux. Par exemple, selon la Cnuced, le secteur de l’or représente à lui seul les deux tiers des détournements. Il y a d’un côté la contrebande, on ne déclare pas l’or extrait pour le vendre dans un autre pays sans payer d’impôts, et il y aussi la sous facturation des exportations. Ce deuxième canal est privilégié par certaines multinationales qui s’arrangent pour profiter des dispositions fiscales avantageuses dans certains pays pour y déclarer leurs bénéfices, au détriment des pays où ils exercent leur activité.

Les effets pervers des régimes fiscaux avantageux

C’est cette action néfaste que ce soit dans l’or, la bauxite, le diamant et d’autres métaux que dénonce l’ONU. Des groupes maquillent les exportations, sous évaluent leurs bénéfices pour les rediriger vers d’autres pays. On appelle cela le chalandage fiscal.

Les régimes fiscaux avantageux destinés à attirer les investissements ont donc parfois des effets pervers si on ne les contrôle pas suffisamment. Et c’est ce manque de contrôle que met en lumière la Cnuced qui préconise que les États renforcent leurs régimes fiscaux, leurs systèmes douaniers et révisent les conventions fiscales. Mais au-delà, le problème vient aussi du système fiscal international qui n’est pas assez exigeant avec les grandes compagnies. La Cnuced voudrait d’ailleurs que l’Afrique soit davantage associée aux débats sur les réformes fiscales dans le monde. (Rfi.fr)

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