Au Royaume-Uni, le parti conservateur tient à son tour son congrès annuel à partir de ce samedi et jusqu’au mardi 6 octobre. Il sera virtuel, ce qui pourrait être une aubaine pour le Premier ministre Boris Johnson, en butte aux critiques de son camp.
Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
L’appareil du parti conservateur a beau promettre à ses membres une expérience aussi ludique qu’un jeu d’ordinateur, son congrès virtuel va probablement s’avérer tout sauf amusant au vu de la grogne ambiante. C’en est fini de la lune de miel euphorique après l’élection triomphale de Boris Johnson l’an dernier. Résurgence inquiétante du coronavirus, économie menacée, difficiles négociations post-Brexit, le Premier ministre fait face à une situation périlleuse et sa gestion de ces défis est remise en cause chaque jour par l’électorat.
Soixante-trois pour cent des Britanniques estiment que le gouvernement gère mal la pandémie. Conservateurs et travaillistes sont à égalité à 39% dans les intentions de vote. Pire, 36% des sondés pensent que le dirigeant Labour Keir Starmer ferait un meilleur Premier ministre que Boris Johnson qui ne récolte que 27% d’avis positifs.
Ce désamour se retrouve dans son propre camp. De plus en plus de députés conservateurs accusent le Premier ministre et son équipe de gouverner par diktats. Même la presse de droite qui lui est pourtant d’habitude largement favorable, lui reproche ses décisions qui engendrent volte-face, révolte et confusion. On le trouve dogmatique et sans énergie, bref « BoJo » a perdu son « Mojo » et cette chute fulgurante laisse le parti inquiet.
Alors bien sûr, les conservateurs auront à cœur de se relancer durant leur congrès, mais beaucoup se féliciteront secrètement de ne pas voir exposées leurs dissensions en plein jour lors d’un rendez-vous tronqué. (Rfi.fr)