En Éthiopie, sur le plan national, c’est une période d’incertitudes qui commence. Le Premier ministre Abiy Ahmed est contesté. Son mandat initial, commencé en 2018, se termine ce lundi, mais comme les législatives ont été reportées par précaution sanitaire, il n’est pas remplacé. Pour une partie de l’opposition éthiopienne, le gouvernement fédéral n’est plus légitime.
Pour les autorités régionales de Mekele, la capitale du Tigré, les choses sont claires désormais. Il n’y a « plus de gouvernement fédéral, c’est-à-dire plus de Chambre des représentants, de Chambre de la fédération, de Premier ministre, de cabinet. Ils n’existent plus », estimait ce week-end Getachew Reda, membre du comité exécutif du Front de libération du peuple du Tigré, le TPLF, le parti au pouvoir dans la province.
Pour les Tigréens, la solution réside dans la nomination d’un gouvernement de transition, incluant les principales forces politiques de la fédération éthiopienne. C’est pourquoi leurs députés fédéraux sont appelés à rentrer au pays et les liens officiels entre Mekele et Addis-Abeba sont rompus, même si pour l’heure aucun incident violent n’est survenu en conséquence.
Les Tigréens ne sont pas les seuls à contester la prolongation du mandat d’Abiy Ahmed. D’importantes forces de l’opposition avaient déjà contesté, avant l’été, la décision du Parlement de reporter les élections prévues en août, dont les somalis du Front de libération nationale de l’Ogaden, mais surtout les partis nationalistes oromos, autrefois alliés du Premier ministre.Ses dirigeants sont désormais incarcérés, accusés d’avoir provoqué les violences qui ont suivi l’assassinat, en juin, du chanteur Hachalu Hundessa. (Rfi.fr)