vendredi, novembre 22, 2024
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Présidentielle en Côte d’Ivoire . L’ex-première dame, Simone Gbagbo, redoute une nouvelle tragédie sanglante

A 74 ans, sa popularité est restée intacte. Simone Gbagbo accuse le président Ouattara d’attiser le feu en Côte d’Ivoire. Elle assure que la présidentielle du 31 octobre ne pourra pas se tenir dans les conditions actuelles.

Ses compatriotes l’ont surnommée « la dame de fer » durant les mandats de son mari, Laurent Gbagbo (2000-2011). L’ancienne première dame de Côte d’Ivoire, Simone Gbagbo, n’a rien perdu de sa hargne politique, malgré sept années passées en prison et l’humiliation subie au lendemain de la crise post-électorale de 2010-2011 qui s’est terminée avec la chute de son mari. Sa voix se fait encore entendre aujourd’hui à Abidjan, dans le bras de fer engagé entre le président Alassane Ouattara et ses opposants, décidés à l’empêcher de briguer un troisième mandat qu’ils qualifient « d’anticonstitutionnel ».

« La situation est exécrable »

« Cette élection ne pourra pas se tenir dans les conditions actuelles. Ca c’est clair », clame Simone Gbagbo. Pour elle, le pays s’achemine dangereusement vers une nouvelle tragédie post-électorale, avec son lot de morts et de désolation.

La situation en ce moment est très tendue. Nous sommes censés aller à des élections. Mais les choses se sont présentées de telle façon qu’il n’est pas possible que nous ayons des élections crédibles dans notre paysSimone Gbagbo, ex-première dame de Côte d’Ivoire

à la BBC

Il faut que la démocratie redevienne le moteur du développement de la Côte d’Ivoire, martèle-t-elle, dans une interview à la BBC. Elle déplore que pour des questions de positionnement au pouvoir, on en arrive à des affrontements armés, à des affrontements intercommunautaires. « Ma crainte, c’est que la brutalité et la violence, au lieu de s’apaiser, s’accélère, et que nous comptions de nombreux morts », redoute l’ancienne première dame ivoirienne qui craint « un bain de sang ».

Le régime d’Alassane Ouattara, une dictature ?

A la question de savoir si le régime d’Alassane Ouattara est une dictature, Simone Gbagbo répond sans aucune hésitation. « Je ne vois pas un autre mot pour qualifier ce régime. » Interrogée par la télévision française France 24, elle accuse le président Alassane Ouattara d’amener le pays dans une impasse, en briguant un troisième mandat « anticonstitutionnel ».

Non seulement il met en danger la démocratie et l’état de droit en Côte d’Ivoire, mais il piétine la Constitution. Ce sont des choses qui ne sont pas tolérablesSimone Gbagbo, ex-première dame de Côte d’Ivoire

à France 24

Comme la plupart des opposants à Alassane Ouattara, Simone Gbagbo demande son retrait de la course à la présidentielle du 31 octobre, au terme de son deuxième mandat. La loi ivoirienne prévoit en effet un maximum de deux mandats, mais le Conseil constitutionnel a estimé qu’avec la nouvelle Constitution ivoirienne, entrée en vigueur en 2016, le compteur des mandats du président Ouattara a été remis à zéro. Ce que conteste farouchement l’opposition.

La libération des prisonniers politiques, un préalable

Pour Simone Gbagbo, le retrait de la candidature d’Alassane Ouattara doit s’accompagner de la libération de tous les prisonniers politiques, civils et militaires. Mais aussi du retour des exilés qui ont quitté le pays par milliers à la suite de la crise post-électorale de 2010-2011. Elle se fait aussi l’avocate de son mari, l’ancien président Laurent Gbagbo, en libération conditionnelle à Bruxelles, après son acquittement par la Cour pénale internationale (CPI). Condamné par la justice ivoirienne à 20 ans de prison, il a été privé de ses droits civiques et déclaré inéligible.

Laurent Gbagbo a le droit de revenir dans son pays. On doit le laisser revenir. C’est son vœu. Alassane Ouattara n’a pas à décider quand, ni comment il doit rentrer. Qu’il lui donne son passeport. C’est toutSimone Gbagbo, ex-première dame de Côte d’Ivoire à France 24

Et si toutes les conditions pour une élection crédible ne sont pas réunies, et si le pouvoir n’accède pas aux demandes de dialogue, « eh bien, il n’y aura pas d’élections le 31 octobre en Côte d’Ivoire », assure Simone Gbagbo. (FranceInfo)

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