Le ministère américain de la Justice et 11 États américains ont ouvert mardi une procédure antitrust contre Google. Le géant du web est accusé d’atteinte au droit de la concurrence.
C’est une action judiciaire de grande envergure que vient de lancer le gouvernement américain. Le ministère de la Justice a engagé mardi 20 octobre des poursuites contre Google pour atteinte au droit de la concurrence dans le but de préserver son monopole dans le domaine de la recherche et des annonces publicitaires en ligne, selon une source proche du dossier qui confirme les révélations du New York Times et du Wall Street Journal.
Selon les autorités américaines, cette procédure constituera « une priorité du procureur général, William Barr« .
Ces poursuites représentent la plus importante action judiciaire en plus de 20 ans menée par le gouvernement fédéral américain à l’encontre de l’un des géants de la « Big Tech » américaine. La plainte devrait être déposée auprès d’un tribunal fédéral de la capitale américaine Washington DC.
« Changements structurels »
Les autorités américaines ont réclamé des changements « structurels » chez le géant du web, ce qui pourrait ouvrir la voie à un démantèlement du groupe.
Le ministère de la Justice et onze États américains, en majorité républicains dont le Texas et la Floride, cherchent à empêcher Google de « conserver des monopoles illégaux sur les marchés pour les services généraux de recherche, les recherches publicitaires et les recherches générales pour les annonces publicitaires aux États-Unis ».
Google a qualifié cette action judiciaire de « profondément viciée », dans un tweet.
Les Gafa dans le collimateur des autorités américaines
A l’instar de ses concurrents Amazon, Facebook et Apple, Google est visé par les autorités américaines depuis plusieurs années.
Diverses enquêtes ont été lancées contre les Gafa par des agences fédérales, des commissions parlementaires ainsi que les procureurs de la quasi-totalité des États américains.
Au niveau politique, ces groupes s’attirent les foudres aussi bien des élus conservateurs, qui les accusent de partialité, que des élus progressistes, qui s’inquiètent des atteintes au droit de la concurrence et du renforcement des inégalités causés par la Big Tech.
Google avait écopé d’une amende de 4,3 milliards d’euros en 2018 de la part des autorités européennes de la concurrence pour pratiques déloyales dans l’écosystème Android, afin de renforcer sa position dominante, notamment dans le domaine de la recherche sur Internet. (France24/Reuters/Afp)