Alors que l’élection présidentielle se déroule samedi 31 octobre, en Côte d’Ivoire, la crainte d’une escalade des violences est forte, dix ans après la crise post-électorale de 2010-2011, qui avait fait 3 000 morts.
La Côte d’Ivoire, où vivent une vingtaine de milliers de Français, va-t-elle à la catastrophe, comme l’avertit l’ancien président Laurent Gbagbo ? C’est en tout cas une élection présidentielle à hauts risques qui se déroule samedi 31 octobre.
L’opposition appelle à la « désobéissance civile » pour protester contre la candidature du chef de l’État, Alassane Ouattara, 78 ans, à un troisième mandat controversé. La Constitution ivoirienne n’autorisait que deux mandats présidentiels, mais l’adoption d’une nouvelle Constitution en 2016 a remis le compteur à zéro, selon le président sortant. Il se représente donc après ses victoires de 2010 et 2015 et la mort de son dauphin, en juillet.
Des milices de « microbes »
L’opposition dénonce aussi la partialité de la Commission électorale indépendante et du Conseil constitutionnel, « inféodés » au pouvoir, selon elle, et donc incapables de garantir un scrutin équitable.
Elle accuse également le pouvoir de faire commettre des exactions par des milices de « microbes » , des jeunes armés, pour tenter de casser son appel à la population au « boycott actif du processus électoral » . Le pouvoir rétorque que ces milices, dont la présence a été mentionnée par des habitants dans plusieurs villes où se sont déroulées des violences meurtrières, sont orchestrées par l’opposition.
Cette opposition, incarnée par l’ex-président Henri Konan Bédié, 86 ans, chef du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), et Pascal Affi N’Guessan, 67 ans, chef d’une partie du Front populaire ivoirien (FPI), le troisième grand mouvement politique du pays, n’a pas fait campagne. Mais elle entend bien se faire entendre à l’issue du scrutin. (OuestFrance)