Les consultations annoncées par le président Tshisekedi débutent ce lundi 2 novembre. Des rencontres courtes, suivis de dépôts de mémos le cas échéant. La durée espérée par la présidence : une dizaine de jours. Et l’objectif est de mettre fin au blocage des institutions dues, selon Felix Tshisekedi, à des divergences de vue avec son partenaire, Joseph Kabila, et sa coalition, le FCC. Cette première journée devrait être largement consacrée aux questions électorales.
C’est l’une des pommes de discorde entre Cach et le FCC : la désignation des membres de la commission électorale, les réformes à engager et même le choix du candidat à soutenir en vue de la présidentielle de 2023.
Les animateurs de la Céni sortante devraient être parmi les premiers consultés. Il y aura aussi des représentants d’organisations spécialisées sur ces questions, comme la Symocel ou l’AETA. Ou encore des représentants des confessions religieuses comme ceux de l’Eglise du christ au Congo. La Conférence épiscopale, pourtant très impliquée sur ces questions, préfère être consultée plus tard. « Après les politiques », commente l’un des prélats, rappelant que c’est quand même entre eux que le problème doit d’abord se régler.
Felix Tshisekedi a dénoncé des blocages avec le FCC de Joseph Kabila et, dans son entourage, on assure que le président congolais est bien à la recherche d’une nouvelle coalition. Il pourrait même commencer à rencontrer les politiques dès ce mardi, assure l’un de ses conseillers, tout en expliquant que le chef de l’Etat souhaite écouter différents points de vue sur des questions clefs.
Mais on ne connait ni les thématiques, ni les invités, se plaignent déjà certains participants quand, du côté de la présidence, on met en avant l’ampleur de la tâche : réunir, sur les dix prochains jours, toutes les personnalités qui comptent. Un dossier qui semble d’ailleurs préoccuper Brazzaville, où se trouvait Félix Tshisekedi ce week-end pour s’entretenir avec le président Denis Sassou-Nguesso.
Diplomatie brazzavilloise
Arrivé à Oyo samedi en fin d’après-midi, Félix Tshisekedi a aussitôt eu des entretiens à huis clos avec le président Denis Sassou-Nguesso. Les deux chefs d’Etat se sont rencontrés une nouvelle fois dimanche. Dans un communiqué publié dans la soirée à Brazzaville, le président Sassou-Nguesso appelle les acteurs politiques et de la société civile de la RDC de tout mettre en œuvre pour préserver les acquis démocratiques et la cohésion nationale. Allusion aux consultations nationales qui commencent ce lundi.
Le déplacement du président de la RDC est intervenu au lendemain d’un court séjour de l’opposant Martin Fayulu à Brazzaville, qui s’est également entretenu avec le président Sassou-Nguesso. Selon plusieurs observateurs, la diplomatie brazzavilloise est actionnée pour mettre les voisins de Kinshasa autour d’une même table. Objectif, désamorcer la tension qui est montée d’un cran au sein de la coalition au pouvoir.
La crise actuelle entre le FCC et Cach pourrait déboucher sur l’irréparable, explique un politicien qui rappelle plusieurs autres crises politiques dont certaines ont conduit à la déstabilisation du pays. Brazzaville craint ainsi de faire aussi les frais d’un désordre qui interviendrait chez nous, ses voisins, renchérit ce politicien kinois.
Pendant ce temps, au FCC de Joseph Kabila, on devrait poursuivre les consultations cette semaine. L’entourage de l’ancien chef de l’Etat avait annoncé l’organisation d’une retraite ce week-end à Mbuela Lodge à l’issue de laquelle cette plateforme devrait donner son point de vue sur ces consultations. Cette retraite a finalement été reportée et pourrait avoir lieu dans les prochains jours, sans plus de précisions. (Rfi.fr)