Le Front Polisario menace, dans un communiqué publié lundi 9 novembre, de mettre fin à son accord de cessez-le-feu avec le Maroc, en cas d’intrusion de tout « élément militaire, sécuritaire ou civil » dans la zone tampon de Guergerat, située à la frontière entre la Mauritanie et le Sahara occidental. Le cessez-le-feu date de 1991. Il avait été signé sous l’égide de l’ONU après 16 années de guerre. Mais aujourd’hui les Saharoui accusent le Maroc de chercher à le violer.
C’est une mise garde explicite que signe le Front Polisario. Il accuse les autorités marocaines d’avoir dimanche soir, déjà, déplacé un grand nombre de « gendarmes » et « autres forces de sécurité » déguisés en habits civils, dans la zone tampon de Guergerat.
Le Front réagit donc et prévient que toute intrusion supplémentaire sera considérée comme une « agression flagrante ». Il promet le cas échéant de répliquer « énergiquement, en légitime défense » de sa « souveraineté nationale ».
Le communiqué s’adresse également à l’ONU et au « Conseil de sécurité en particulier », tenu pour « responsables de la sureté et de la sécurité des civils sahraoui ». Depuis la signature du cessez-le-feu, le contrôle de la zone tampon de Guergerat étant confiée aux Casques bleus de la Mission des Nations unies au Sahara occidental (Minurso).
Ces accusations et menaces interviennent dans un contexte déjà tendu. La semaine dernière environ 200 routiers marocains ont lancé un appel au secours aux autorités du Maroc et de la Mauritanie. Ils se disaient bloqués au poste-frontière de Gerguerat, côté mauritanien, par des « milices affiliées à des séparatistes », selon l’agence de presse mauritanienne. Le long d’une route dont les indépendantistes dénoncent l’existence mais que le Maroc considère comme essentielle pour ses échanges avec l’Afrique subsaharienne. (Rfi.fr)