D’après plusieurs sites spécialisés, al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a nommé un de ses cadres à la tête de l’organisation pour remplacer Abdelmalek Droukdel, tué en juin dernier, lors d’une opération militaire française, dans le nord du Mali. Le nouveau chef s’appelle Abou Oubéïda Youssef. C’est un membre influent d’Aqmi. Notre correspondant à Bamako a visionné la vidéo qui annonce la nomination du nouvel émir d’Aqmi ainsi que d’autres nouvelles.
La vidéo, mise en ligne par l’organe de propagande d’al-Qaïda Maghreb islamique (Aqmi), dévoile le nom de son nouveau chef: Abou 0beïda Youssef Al-Annabi.
C’est un ancien membre influent du conseil consultatif du même groupe jihadiste. Il est donc en terrain connu. Comme son prédécesseur, il est Algérien de nationalité. Son image apparaît dans le document où, vêtu de blanc, il arbore une barbe fournie de la même couleur.
Le commentateur des images fait son éloge et répète, plus d’une fois, que c’est bien Abou Obeïda qui est désormais aux commandes et, pour bien mettre en valeur le nouvel émir d’Aqmi, à côté de sa photo, figurent des informations sur son parcours de jihadiste.
La même vidéo de propagande affiche d’autres informations sur deux autres personnes. Ainsi, al-Qaïda au Maghreb islamique confirme, encore une fois, la mort de son ancien chef, Abdelmalek Droukdel. Ce dernier a été tué, en juin dernier, par les forces françaises dans le nord du Mali, avec l’aide des Américains.
Le commentateur de la vidéo récite des poèmes à la gloire des morts et montre des images du même Droukdel, comme s’il lui rendait hommage.
Dans le même document, habillée en noire, voilée, on reconnaît l’otage suisse Béatrice Stockli, enlevée en 2016, à Tombouctou, dans le nord du Mali. Elle parle mais on n’entend pas ce qu’elle dit. Le groupe djihadiste confirme son décès.
Qui est le successeur annoncé ?
Abou Oubeïda Youssouf Al Annabi est son sobriquet. Son vrai nom ? Moubarak Yezid. La cinquantaine, il est de nationalité algérienne comme son prédécesseur à la tête d’al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Au vu de son parcours, plusieurs experts ne sont pas étonnés de son nouveau manteau d’émir. Il a notamment participé à la guerre d’Afghanistan, au début des années 1990, avec d’autres jihadistes venus du Maghreb.
Il reviendra en Algérie dans les rangs de l’Armée islamique du salut, en 1993. C’est l’époque de la terreur. Il est membre fondateur du GSPC, en 2004 et trois ans après, d’Aqmi.
C’est un homme de terrain. Il est accusé d’avoir participé, à Alger, en 2007, à des attentats contre des bâtiments officiels dont des postes de police. Abou Oubéïda aurait un diplôme en Économie.
Il est également impliqué, en janvier 2013, dans l’attaque et la prise d’otages d’in Amenas, en Algérie, qui s’est soldée par la mort de 40 employés de plusieurs nationalités et de 29 jihadistes.
Fiché sur la liste noire des terroristes établie par les Américains, Abou Oubéïda est condamné à mort par contumace par la justice de son pays.
Il a également encouragé et participé à la création du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) qui regroupe la quasi-totalité des mouvements armés jihadistes du Sahel, dirigé par le malien Iyad ag Ghali. (rfi.fr)