dimanche, novembre 24, 2024
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Décès de Noëlla Rouget, la résistante qui avait obtenu la grâce de son bourreau

L’ancienne déportée est décédée dimanche 22 novembre à l’âge de 100 ans, selon l’Élysée, qui a salué « une partisane de la liberté ».

Son courage autant que sa bonté l’avaient rendue célèbre. Noëlla Rouget, ancienne résistante et déportée qui avait fait grâcier son bourreau en 1966, est morte dimanche 22 novembre, à Genève, à l’âge de 100 ans, a annoncé lundi l’Élysée.

Le président de la République Emmanuel Macron a salué dans un communiqué « une partisane de la liberté qui donna aux valeurs de fraternité et de pardon leur incarnation la plus haute ».closevolume_off

Son fiancé fusillé peu après leur arrestation

Née le jour de Noël 1919 à Saumur dans une famille de fervents catholiques, Noëlla Rouget, née Peaudeau, avait 20 ans quand elle entra dans la Résistance, faisant transiter des colis et des armes pour le mouvement gaulliste Honneur et patrie et pour un réseau des services d’espionnage britanniques.

En juin 1943, les bans de son mariage avec un autre résistant, Adrien Tigeot, étaient à peine publiés que les fiancés furent dénoncés et arrêtés. Adrien fut torturé et fusillé dans les jours qui suivirent. Noëlla Peaudeau, elle, fut déportée à Ravensbrück. Soignée à son retour du camp de concentration pour la tuberculose dans un sanatorium suisse, Noëlla se maria avec un homme du pays en 1947 et s’installa à Genève. Ils eurent deux enfants.

Un courage et une force morale exceptionnelle

En 1962, elle est rattrapée par son passé avec l’arrestation de Jacques Vasseur, ancien membre français de la Gestapo, responsable de 310 déportations, dont la sienne, et de 230 morts, dont celle d’Adrien Tigeot. Opposée à la peine capitale, contre l’esprit de vengeance, elle avait plaidé la mansuétude devant le Cour de sûreté de l’État qui a condamné Vasseur à la guillotine en 1965.

Elle supplia alors le général de Gaulle d’accorder la grâce de Vasseur et l’obtint en février 1966, la peine étant commuée en prison à vie. Elle écrivit ensuite régulièrement à Vasseur en prison, sans jamais obtenir de son bourreau le moindre signe de repentance.

« Cet acte de pardon, d’autant plus impressionnant qu’il se heurta à l’incompréhension hostile de ses contemporains et à l’impénitence du coupable, était la marque d’une immense générosité d’âme, d’un humanisme à toute épreuve », a salué l’Élysée dans son communiqué. « Avec Noëlla Rouget nous quitte une grande résistante, qui a fait de son vécu un combat pour la mémoire et la transmission. Je retiens son courage et sa force morale exceptionnelle », lui a rendu hommage sur Twitter Geneviève Darrieussecq, la ministre déléguée chargée de la Mémoire et des Anciens Combattants. (Afp)

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