L’ancien ministre Claude Guéant a été mis en examen pour « association de malfaiteurs » par les juges chargés de l’enquête sur un possible financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007, a appris l’AFP jeudi auprès du Parquet national financier.
Après Nicolas Sarkozy, c’est au tour de l’ancien ministre Claude Guéant d’être mis en examen pour « association de malfaiteurs » par les juges chargés de l’enquête sur un possible financement libyen de la campagne présidentielle du candidat de la droite en 2007, a confirmé jeudi 3 décembre le Parquet national financier (PNF) interrogé par l’AFP.
Cette nouvelle charge, retenue mercredi contre le bras droit de l’ancien président à l’issue d’un nouvel interrogatoire, était attendue depuis la mise en examen sous cette même qualification de Nicolas Sarkozy en octobre.
L’avocat de l’ancien ministre de l’Intérieur (2011-2012), déjà mis en examen pour neuf infractions dans ce dossier – notamment pour « corruption » –, n’était pas joignable dans l’immédiat pour réagir.
« Pacte de corruption »
Cette nouvelle qualification d' »association de malfaiteurs », lourde de sens dans son intitulé, est aussi plus facile à poursuivre jusqu’à un éventuel procès pour les juges, puisqu’elle n’exige d’eux que la démonstration d' »actes préparatoires » au « pacte de corruption » qu’ils tentent de démontrer depuis 2013.
Nicolas Sarkozy, déjà poursuivi notamment pour « corruption », a ainsi été mis en examen de ce chef en octobre pour « avoir laissé » en conscience ses lieutenants, Claude Guéant et Brice Hortefeux, s’impliquer dans le pacte corruptif soupçonné avec le régime de Mouammar Kadhafi à partir de 2005.
Thierry Gaubert, collaborateur de Nicolas Sarkozy dans les années 1990, a été le premier à être mis en examen pour « association de malfaiteurs » le 31 janvier 2020, après un réquisitoire supplétif du PNF invitant les juges à instruire dans cette direction.
L’ancien ministre Brice Hortefeux, pour l’instant témoin assisté dans ce dossier, pourrait être prochainement concerné à son tour par de telles poursuites.
L’enquête a été ouverte après la publication par Mediapart en 2012, dans l’entre-deux-tours de la présidentielle, d’un document censé prouver que la campagne victorieuse de Nicolas Sarkozy avait été financée par le régime de Mouammar Kadhafi… (France24)