Les législatives de ce dimanche 6 décembre illustrent le blocage du Venezuela, plongé depuis 2014 dans un chaos politique, économique et humanitaire. Le scrutin, verrouillé par le camp du président Nicolás Maduro, devrait être déserté.
À l’approche des législatives de ce dimanche 6 décembre, c’est plutôt l’indifférence, voire la défiance vis-à-vis du processus électoral, qui règne au Venezuela. Le Parlement, seule institution encore aux mains de l’opposition, devrait revenir sans surprise au camp du président contesté Nicolás Maduro.
La majeure partie de l’opposition, qui a dénoncé une fraude comme pour la réélection à un deuxième mandat de Maduro en 2018, ne participera pas au scrutin. Le principal adversaire du régime, chef du Parlement et président autoproclamé du pays, Juan Guaidó, préfère organiser une consultation populaire , dans une ultime tentative de mobilisation.
L’abstention donnée gagnante
Car l’opposition déçoit aussi, incapable de trouver des solutions pour sortir le pays du chaos. Morcelée, elle se déchire sur la stratégie à adopter face au régime chaviste, qui a progressivement réduit les pouvoirs du Parlement. À l’image de ces déchirures, Henrique Capriles, autre leader de l’opposition, avait annoncé vouloir participer aux élections, laissant Guaidó circonspect. Capriles, ex-candidat à la présidentielle, avait finalement renoncé, en l’absence de l’Union européenne comme observateur.
Selon un récent sondage, moins d’un tiers des 20 millions d’inscrits se rendra aux urnes. Car à côté des luttes politiques, qui apparaissent comme un tunnel sans fin, la population continue de subir les multiples crises. L’inflation, qui a dépassé les 9 500 % en 2019, ne s’essouffle pas, tandis que la pauvreté explose.
Les pénuries alimentaires, mais aussi d’électricité et d’essence, sont récurrentes. Elles plombent le système de santé, à bout de souffle, dans un pays qui doit aussi affronter la pandémie (905 morts selon les chiffres officiels). Les 5,4 millions de Vénézuéliens qui ont pris la route de l’exil suivront, eux, à distance ces élections qui ne devraient pas atténuer le blocage. (OuestFrance)