lundi, novembre 25, 2024
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GHANA/ELECTIONS. Une démocratie africaine mature à l’épreuve des urnes

Les Ghanéens iront voter ce lundi 7 décembre pour un double scrutin présidentiel et législatif. Les observateurs s’attendent à un duel entre le président sortant, Nana Akufo-Addo, et son prédécesseur et rival, John Mahama. Il s’agit des premières élections depuis la mort de Jerry Rawlings, en novembre dernier.

C’est une image symbolique, à quelques jours d’un scrutin présidentiel qui s’annonce serré. Le président du Ghana, Nana Akufo-Addo, candidat à sa propre succession, et son rival John Mahama ont signé vendredi un « pacte de paix » à Accra, s’engageant à ne promouvoir aucune violence lors du vote et à la proclamation des résultats. « J’ai confiance dans le processus électoral, et je suis heureux de dire que nous accepterons le souhait du peuple ghanéen », a déclaré le président sortant.

Les dix autres candidats en lice n’ont pas été conviés à cet événement symbolique, mais leurs chances d’emporter la magistrature suprême sont minces : il y a quatre ans, aucun n’avait reçu plus de 1% des voix. Le New Patriotic Party (NPP), défendu par Nana Akufo-Addo, et le National Democratic Congress (NDC), représenté par l’ex-président John Mahama, dominent la vie politique au Ghana depuis près de trois décennies. Il s’agira du troisième affrontement entre les deux rivaux : John Mahama l’avait emporté en 2012, Nana Akufo-Addo en 2016.

« Une adhésion populaire très forte aux idéaux et aux pratiques de la démocratie »

Les observateurs s’attendent pour ce lundi 7 décembre à des élections globalement pacifiques sur l’ensemble du territoire. La police a bien dressé la liste de quelques hotspots, pour l’essentiel dans des quartiers populaires d’Accra (Ayawaso, Odododiodoo) ou d’autres grandes villes du pays (Tamale au Nord, Nkwanta dans la région de la Volta, à l’Est). Mais depuis l’instauration de la démocratie, il y a 28 ans, les violences électorales sont rares au Ghana, et le résultat des urnes peu contesté. Il faut dire qu’en la matière, le Ghana est considéré comme un exemple en Afrique de l’Ouest. Selon le classement 2019 de l’Economist Intelligence Unit, il serait le 6e pays le plus démocratique du continent.

« Le modèle démocratique ghanéen, c’est une démocratie électorale qui aspire à devenir une démocratie libérale », analyse Emmanuel Gyimah-Boadi, politologue ghanéen et directeur du bureau de recherche panafricain Afrobarometer. La réussite de cette démocratie électorale n’est plus à prouver : en vingt-huit ans, le Ghana a connu sept élections pacifiques, dont trois alternances. « Il y a chez les Ghanéens une adhésion populaire très forte aux idéaux et aux pratiques de la démocratie, et un vrai attachement au vote. » Pourtant, relativise le Pr Gyimah-Boadi, les contre-pouvoirs institutionnels demeurent faibles, et la transparence politique insuffisante. « En tant que citoyen, explique le politologue, je ne peux par exemple pas savoir le salaire du président de la République, ni celui des membres du Parlement. Il reste encore beaucoup de zones d’ombres dans notre système politique. »… (rfi.fr)

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