CHAN 2020. Retour sur les cinq éditions précédentes

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Le sixième Championnat d’Afrique des nations (CHAN 2020) se déroule du 16 janvier au 7 février au Cameroun. L’occasion de revenir sur les cinq premières éditions du CHAN.

CHAN 2009 : un premier test réussi

En septembre 2007, la Confédération africaine de football (CAF) décide de créer une nouvelle compétition pour relever le niveau des joueurs évoluant dans les championnats nationaux africains et leur donner aussi davantage de visibilité. Quelques mois plus tard, la Côte d’Ivoire est choisie pour organiser une première édition à 8 équipes.

Abidjan et Bouaké accueillent ce CHAN 2009 dans la bonne humeur, même si les Éléphants locaux sont piteusement sortis dès le premier tour.

Sur les pelouses, le niveau de jeu d’un match à l’autre est extrêmement inégal et seules trois équipes sortent du lot : la Zambie coachée par le jeune Hervé Renard, le Ghana avec quelques futurs cadres des Black Stars comme Agyemang Badu ou Harrison Afful, et surtout la RDC.

En finale, les Léopards, qui s’étaient inclinés 3-0 face aux Ghanéens en phase de poules, prennent leur revanche 2-0 sur les Black Stars. Grâce au sacre des Robert Kidiaba et Trésor Mputu, les Congolais se piquent d’amour pour ce nouveau tournoi.

CHAN 2011 : le passage à 16 équipes

Pour cette deuxième édition, la CAF prend la décision de doubler le nombre d’équipes participantes et que le Soudan abritera le CHAN 2011. Entre des stades pas totalement rénovés et des pelouses en mauvais état, les Soudanais ne sont toutefois pas réellement prêts.

Côté terrain, le niveau de jeu d’un match à l’autre reste inégal, même s’il s’est globalement plus élevé que par rapport au CHAN 2009. Certains futurs pros en Europe en profitent pour se révéler au grand public, comme les Algériens Essaïd Belkalem et Hilal Soudani et surtout les Tunisiens Aymen Abdennour et Youssef Msakni.

La Tunisie, au-dessus du lot, écarte les deux autres favoris du tournoi, l’Algérie en demi-finale et surtout la RDC après un quart de finale plein de tensions. En finale, les Aigles de Carthage dominent de solides Angolais 3-0.

À noter que ce CHAN au Soudan restera la première grande compétition continentale disputée par le Niger. Un Mena stoppé aux tirs au but, en quarts, par les Soudanais.

CHAN 2014 : une édition qui s’est essoufflée

Ce CHAN devait avoir lieu en 2013 et en Libye. Mais, entre le passage de la CAN aux années impaires et la guerre civile libyenne, cette troisième phase finale est finalement reportée à 2014 et relocalisée en Afrique du Sud.

L’accueil des Sud-Africains, qui viennent d’organiser coup sur coup la Coupe du monde 2010 et la Coupe d’Afrique des nations 2013, est franchement timide. Un désintérêt renforcé par l’élimination prématurée des Bafana Bafana. Toutefois, grâce à la qualité des infrastructures, le début de tournoi est de très bonne tenue. Il accouche même de la plus belle rencontre de l’histoire de la compétition, une victoire 4-3 de Nigérians en quarts qui étaient pourtant menés 3-0 par le Maroc.

C’est à partir des demi-finales que les choses se gâtent. Les joueurs locaux, peu habitués à disputer autant de rencontres de haut-niveau en si peu de jour, marquent… le pas. Résultats, les 0-0 poussifs et séances de tirs au but s’enchaînent jusqu’au sacre inattendu d’une Libye dirigée par l’Espagnol Javier Clemente. Les Libyens réalisent en effet l’exploit de gagner le CHAN 2014 grâce à une victoire au premier tour puis cinq matches nuls consécutifs…

Pour les Burundais et les Mauritaniens, qui disputaient le premier grand tournoi de football de leur histoire, cette troisième édition aura été précieuse.

CHAN 2016 : la RDC récidive

Retour à l’Est pour cette quatrième édition, à la formule désormais bien rôdée. Des Rwandais enthousiastes accueillent ce CHAN 2016. Leur élan est néanmoins stoppé en quarts de finale par de redoutables Congolais, dirigés par Florent Ibenge.

Cette phase finale est certes l’occasion pour l’Afrique de l’Ouest de se tailler la part du lion, avec le Mali, la Côte d’Ivoire et la Guinée dans le dernier carré. Mais, à l’arrivée, c’est la RDC qui s’impose, décrochant un deuxième sacre après celui de 2011, malgré un effectif nettement rajeuni.

Un tournoi prolifique avec 80 buts marqués et une moyenne de 2,5 buts par match, deux records pour le CHAN.

CHAN 2018 : la démonstration du Maroc

Le CHAN 2018 s’avère nettement moins spectaculaire, avec seulement 58 buts marqués et une petite moyenne de 1,81 réalisations par match. Cette cinquième édition se résume à une démonstration du Maroc, que ce soit par la qualité de son organisation et de ses infrastructures ou par la supériorité de son équipe.

Les Marocains n’étaient pas censés abriter cette compétition mais le Kenya n’était pas prêt à temps. Les Lions en ont profité pour balayer leurs adversaires à domicile, avec 16 buts inscrits en 6 matches dont 9 pour le seul Ayoub El Kaabi, meilleur buteur et joueur de ce Championnat d’Afrique des nations. La finale est à sens unique avec un succès 4-0 face au Nigeria.

Le Cameroun parviendra-t-il à faire aussi bien que le Maroc, à l’occasion du CHAN 2020 ?

[1] La Confédération africaine de football a décidé que la compétition continuerait à s’appeler TOTAL Championnat d’Afrique des nations Cameroun 2020, malgré le fait que le tournoi ait été reporté à 2021 à cause du Covid-19. (rfi)