Liviu Dragnea, l’ancien leader de la gauche, est inculpé pour corruption lors du dîner d’investiture de Donald Trump.
Quatre ans après, voilà l’ex-chef de la gauche roumaine, Liviu Dragnea, éclaboussé par la cérémonie d’investiture de… Donald Trump. La Direction anti-corruption de son pays a enquêté sur sa participation au dîner, à Washington, et l’accuse d’en avoir tiré des bénéfices indus pour lui-même et son parti .
À l’époque, son parti social-démocrate vient de triompher aux législatives. Mais une condamnation pour fraude électorale l’empêche de devenir Premier ministre. Liviu Dragnea a donc une idée fixe : assouplir les lois anti-corruption pour se refaire une virginité. Très mal vu par Bruxelles, il veut se rapprocher du nouveau président américain. Ça tombe bien, les deux pays sont des partenaires stratégiques. La Roumanie accueille une installation antimissile de l’Otan et assure, via une base, le transit des forces américaines d’Afghanistan.
Emprisonné depuis mai 2019
Participer à l’investiture de Trump lui semble opportun. Son invitation, il se la fait payer 207 000 € par un homme d’affaires roumain (nommé consul à Bonn en échange), qui intercède auprès du vice-président du comité d’inauguration, Elliott Broidy. L’Américain, qui participait aussi au financement de la campagne de Trump, est aujourd’hui accusé d’avoir usé de sa position pour obtenir des contrats commerciaux auprès de dirigeants étrangers. Dragnea, lui non plus, n’est pas au dîner que pour la photo : son intermédiaire roumain débourse 108 000 € de plus pour lui faciliter des contacts avec de hauts responsables américains…
Voilà qui fait tache. D’autant que Dragnea, emprisonné depuis mai 2019 pour des emplois fictifs, est aussi dans le collimateur de l’Office européen anti-fraude. (
