Le président sortant du Portugal, le conservateur modéré Marcelo Rebelo de Sousa a été largement réélu ce dimanche, en remportant 61,3 % des voix dès le premier tour du scrutin, selon des résultats partiels portant sur 98,8 % des circonscriptions. L’homme de 72 ans est arrivé devant la candidate socialiste (12,24 % des suffrages) et le candidat de l’extrême droite (11,9 %).
Les Portuguais étaient appelés aux urnes pour élire leur nouveau président – qui n’a aucun pouvoir exécutif, jouant seulement le rôle d’arbitre – dans un contexte inédit : celui d’un confinement. Depuis une dizaine de jours, la population est en effet obligée de rester chez elle. Vendredi, le pouvoir a aussi décidé de fermer les écoles face à la flambée de l’épidémie. Un nouveau record de décès quotidiens a encore été battu dimanche, portant le bilan total depuis le début de la pandémie à près de 10 500 morts.
Une abstention record
Dans ce contexte, les analystes redoutaient une abstention très forte. Bien qu’elle a été moins forte que craint – le taux d’abstention se serait élevé à 61,6 % –, il s’agit d’un nouveau record historique pour une élection présidentielle depuis l’avènement de la démocratie au Portugal, en 1974. En 2016, le taux d’abstention s’élevait à 52 %.
Toute la journée, de nombreux électeurs ont dû faire de longues files d’attente devant les bureaux de vote, en se tenant à distance avant de pouvoir y entrer un par un. « Même si c’est important de venir voter alors qu’on est en confinement, cela n’a aucun sens de sortir de la maison et de se regrouper avec des milliers de personnes », a témoigné Luis Araujo, un électeur se rendant dans un bureau de vote installé dans une école de Lisbonne.
En fin de campagne, le candidat sortant avait demandé aux électeurs de se mobiliser pour éviter un second tour et « épargner aux Portugais le prolongement de l’élection pendant trois semaines cruciales » pour freiner l’épidémie. C’est chose faite. (leparisien)