L’administration Biden entend réexaminer la vente de munitions à l’Arabie Saoudite et de 50 chasseurs F-35 aux Emirats arabes unis conclue par l’équipe de Trump.
La fin de l’idylle entre les Etats-Unis et ses alliés arabes du Golfe vient d’être signifiée sans tarder par l’administration Biden. Le département d’Etat a annoncé mercredi suspendre «temporairement» des ventes d’armes conclues avec l’Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis «pour permettre aux nouveaux dirigeants de les réexaminer».
La mesure n’est pas exceptionnelle, selon le nouveau secrétaire d’Etat, Antony Blinken, qui a précisé que l’habitude veut qu’une nouvelle administration «revoie les ventes en cours pour s’assurer qu’elles servent [nos] objectifs stratégiques et notre politique étrangère». Mais la mise en avant de cette décision par la diplomatie américaine suggère que la révision de sa politique au Moyen-Orient ne concernerait pas uniquement les contrats d’armement.
Un contrat de 23 milliards de dollars
La suspension vise la vente de munitions à l’Arabie Saoudite mais surtout de 50 chasseurs F-35 aux Emirats arabes unis (EAU), pour un montant de 23 milliards de dollars. Un contrat substantiel non seulement par son montant, mais aussi par sa portée stratégique et son prix politique.
Il a été conclu l’été dernier par l’administration Trump dans le cadre des «accords d’Abraham», pour l’établissement de relations diplomatiques entre Israël et plusieurs pays arabes, EAU en tête. L’accord avait failli être remis en question, justement à propos de la vente de ces avions performants que les Israéliens voudraient être les seuls à posséder dans la région.
Les gouvernements comme les médias des deux pays du Golfe concernés par le gel des ventes d’armes n’ont fait aucune mention de l’annonce américaine. En outre, l’ambassadeur des EAU à Washington, le sémillant Youssef Al-Otaiba, connu pour sa très grande proximité avec la famille Trump, s’est voulu rassurant. Il a affirmé la volonté de son pays «de travailler de près avec l’administration Biden pour la paix et la stabilité au Moyen-Orient», ajoutant que «les EAU avaient anticipé une révision de la politique américaine»... (libération)
