samedi, novembre 23, 2024
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BIRMANIE. L’armée menace les manifestants de représailles, loi martiale dans plusieurs villes

La pression monte en Birmanie. Alors que les manifestants pro-démocratie descendent chaque jour plus nombreux dans les rues contre le coup d’Etat du 1er février et l’arrestation de la dirigeante Aung San Suu Kyi, le pouvoir militaire menace de recourir à la force.

La fronde grandit

Ce lundi, plusieurs centaines de milliers de personnes, selon diverses estimations, se sont rassemblées à Rangoun, la capitale économique. Des moines en robe safran, des étudiants et des infirmières ont rejoint le mouvement, agitant des drapeaux rouges aux couleurs de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) d’Aung San Suu Kyi.

Des manifestations se sont tenues dans d’autres villes, beaucoup d’habitants défilant sur leurs deux-roues dans un concert de klaxons. La police a fait usage de canons à eau à Naypyidaw, la capitale, contre des manifestants.

Ce vent de contestation est inédit en Birmanie depuis le soulèvement populaire de 2007, la Révolution de safran menée par les moines et violemment réprimée par l’armée. Et le risque de répression est réel.

Le chef de l’armée répond

Le commandant en chef de l’armée, Min Aung Hlaing, s’est exprimé pour la première fois dans la soirée, invoquant de nouveau « des fraudes électorales » lors des législatives de novembre pour justifier son putsch. « Nous enquêtons sur les autorités responsables » de ces irrégularités, a-t-il ajouté sur la chaîne de l’armée Myawaddy TV.

Il s’est engagé à « la tenue d’élections libres et justes » à la fin de l’état d’urgence d’un an et a promis un régime militaire « différent » des précédents.

La Birmanie a vécu près de 50 ans sous le joug de l’armée depuis son indépendance en 1948. Le putsch du 1er février, avec le renversement du gouvernement civil d’Aung San Suu Kyi et l’arrestation de cette dernière, a mis fin à une brève parenthèse démocratique d’une décennie.

Loi martiale et menace de représailles

La loi martiale a été décrétée notamment dans plusieurs quartiers de Rangoun et de Mandalay, deuxième ville du pays. Les manifestations et les rassemblements de plus de cinq personnes sont interdits et un couvre-feu est instauré de 20 heures à 4 heures, heure locale.

L’armée a aussi brandi la menace de représailles à l’encontre des manifestants pro-démocratie. « Des actions doivent être prises […] contre les infractions qui troublent, empêchent et détruisent la stabilité de l’État », a fait savoir la télévision d’Etat.

Depuis le 1er février, plus de 150 personnes – députés, responsables locaux, activistes – ont été interpellées et sont toujours en détention, selon l’Association d’assistance aux prisonniers politiques, basée à Rangoun. Les connexions internet ont été partiellement rétablies et les données mobiles restaurées. Mais l’accès à Facebook, outil de communication pour des millions de Birmans, restait perturbé… (leparisien)

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