Au-delà du conflit ravageur qui a toujours lieu dans la province du Tigré depuis novembre, des opposants politiques de premier ordre sont toujours en prison. Après huit mois derrière les barreaux, ils ont décidé de faire une grève de la faim qui dure depuis maintenant trois semaines. Certains ont dû être transférés dans des hôpitaux. Leur état de santé inquiète car leur situation pourrait enflammer leurs soutiens oromos, l’ethnie principale en Éthiopie.
Avec notre correspondant à Addis-Abeba, Noé Hochet-Bodin
La province Oromia pourrait-elle de nouveau s’enflammer comme en juillet dernier ? À l’époque, les manifestations oromos s’étaient soldées par plusieurs centaines de morts, un blackout d’Internet d’un mois et l’arrestation des principaux leaders politiques.
Parmi eux, le charismatique Jawar Mohamed, ancien allié du Premier ministre Abiy Ahmed, devenu par la suite son plus grand détracteur. Aujourd’hui, après une grève de la faim de trois semaines, son état de santé inquiète. Tout comme celui de Bekele Gerba, vétéran du nationalisme oromo qui a été brièvement transféré hier, 17 février, dans un hôpital. Lui qui souhaitait se rendre dans une clinique privée a été amené de force dans un hôpital militaire, selon ses avocats. Sa docteure personnelle a aussi été arrêtée.
Des motifs supplémentaires d’inquiétudes pour les partisans oromos, qui ont déjà défilé la semaine dernière dans quelques villes. Si un malheur devait arriver à l’un des détenus, la situation deviendrait critique en Oromia, mettant ainsi en péril la tenue d’élections en juin. (Rfi)