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COVID-19 et genre. De nombreuses inégalités relevées

Le ministère en charge de la femme, de la solidarité nationale, de la famille et de l’action humanitaire et ses partenaires, ont validé les résultats d’une étude sur l’analyse-genre des effets de la maladie à coronavirus dans les secteurs socioéconomiques, le vendredi 19 février 2021.

La COVID-19 a eu beaucoup d’impacts sur les populations. Selon les résultats de l’étude sur l’analyse-genre des effets de la maladie à coronavirus dans secteurs socioéconomiques, les hommes ont subi beaucoup plus que les femmes, de violences émotionnelles (81,8% d’hommes contre 65,4% de femmes). Concernant les violences physiques, ce sont les femmes qui souffrent beaucoup plus que les hommes, soit 34,6% chez les femmes contre 20,5% des hommes. Quant aux violences sexuelles, les victimes s’enregistrent beaucoup plus du côté des femmes, en témoignent les chiffres avec 25,4% au niveau des femmes et 5,7% pour les hommes. Les résultats de l’étude révèlent également, que près de 56% des femmes enquêtées ont été victimes de violences par leurs conjoints contre 39,8% des hommes par leurs conjointes.
Aussi, les hommes et les femmes ont subi des violences de la part d’autres membres de la famille, soit 17,3% chez les femmes et 18,2% chez les hommes. Aussi, 10,8% des femmes ont été victimes de violences venant des parents contre 8% chez les hommes. Toujours sur les violences basées sur le genre, il ressort que compte tenu du confinement et du ralentissement des activités des acteurs de lutte contre les MGF, certaines personnes ont profité de l’occasion pour braver l’interdiction. Sur le plan économique, près de 72% des femmes et 75% des hommes de la population-cible ont estimé que les effets de la maladie ont impacté négativement leurs activités économiques et professionnelles. Par contre, de l’avis de 1,5% des femmes et de 2,2% des hommes, la COVID-19 a eu un impact positif sur leurs activités. Les résultats de cette étude commandités par le ministère en charge de la femme, de la solidarité nationale, de la famille et de l’action humanitaire et ses partenaires dont le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), le Fonds des Nations unies pour la population(UNFPA)…ont été restitués, le 19 février 2021 à Ouagadougou, lors d’un atelier. Lorsqu’on parle d’inégalité, on ne peut pas parler de développement, a affirmé la Secrétaire permanente (SP) du Conseil national pour la promotion du genre (CONAP-Genre), Assétou Sawadogo.
Car, a-t-elle déploré, cette maladie est venue exacerber les inégalités entre les sexes parce que pour les mesures de prévention, il y a eu la fermeture des frontières, la réduction des libertés d’aller et venir. De son avis cette situation a impacté négativement sur la vie des hommes et femmes. « Nous allons proposer des mesures correctives dans un plan d’actions opérationnel et la mise en œuvre va contribuer à résoudre un tant soit peu ces problèmes », a dit Mme Sawadogo. Selon les commanditaires, cette étude a pour objectif de contribuer à une meilleure connaissance des effets de la crise sanitaire liée à la COVID-19 sur la situation socioéconomique des femmes, des filles et des hommes dans une perspective de réduction des inégalités de genre.

Atteindre l’objectif de développement durable

Le Burkina demeure en ce XXIe siècle un terreau fertile où végètent encore les inégalités et disparités-genre, a rappelé, le représentant du ministre en charge de la femme, Karim Zinan. Concrètement, a-t-il signifié, les effets de la pandémie se ressentent dans plusieurs secteurs-clés de développement national, lesquels effets pourront s’accentuer selon les variables suivantes : sexe, âge, milieu de résidence et le statut social des individus. Mais, il a prévenu qu’outre l’incidence socioéconomique, la COVID-19 risque de compromettre les ambitions du gouvernement en matière de réduction des inégalités sociales et principalement des inégalités entre les sexes.
Le représentant-résidant du PNUD au Burkina, Mathieu Ciowela, a indiqué que la pandémie de la COVID-19 a posé de nombreux défis depuis son irruption au Burkina. Mais, il est convaincu que comme tous les défis, il est important de savoir ses manifestations sur les couches de la population et comment ils affectent différemment les femmes, les filles, les hommes et les garçons. Le représentant-résident du PNUD au Burkina pense que cela permettra de mieux paramétrer la réponse en prenant en compte les besoins spécifiques de chaque cible. Néanmoins, l’absence d’informations précises sur les différents effets, a signifié M. Ciowela, comporte le risque d’aggravation des inégalités entre les sexes au lieu de les réduire. « Dans le monde, la pandémie a révélé et aggravé de nombreuses inégalités sociales, préexistantes. Le déséquilibre entre les sexes, auquel s’ajoutent les effets de la pandémie, des mesures-barrières et du ralentissement de l’économie pourrait avoir des conséquences profondes et durables sur les discriminations à l’égard des filles et des femmes et la violence basée sur le genre, aussi au Burkina », a regretté Mathieu Ciowela. C’est pourquoi, il a estimé qu’il est important de savoir de quelle manière la pandémie affecte différemment la population, mais également, si toutes les tranches de celle-ci ont joué un rôle actif dans les processus de prise de décision et de gestion de crise et dans la lutte contre la pandémie. Parce qu’il faut garantir que les femmes et les jeunes puissent participer efficacement à tous les aspects de la société pour atteindre un objectif commun de paix et de développement durable, a-t-il souhaité. (aouaga.com)

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