dimanche, janvier 19, 2025
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BRESIL. L’épidémie revenue à son pire niveau, sous l’oeil désintéressé de Bolsonaro

Le nombre de contaminations et de morts atteignent des records au Brésil, où la vaccination avance lentement. La réponse de Jaïr Bolsonaro : « Combien de temps allez-vous continuer à pleurer ? »

Derrière les États-Unis, il s’agit du pays le plus endeuillé du monde par la pandémie de Covid-19 avec un total de 259 271 morts. Mais contrairement à lui, le Brésil ne vaccine que très lentement sa population contre le virus : seulement 7,1 millions de personnes ont reçu une première injection (2,1 millions les deux), pour 212 millions d’habitants. Et sur le front sanitaire, la situation ne fait état d’aucune amélioration. Au contraire : la deuxième vague s’avère être encore pire que la première.

Mercredi, le Brésil a enregistré 1910 morts en 24 heures, battant le triste record établi la veille de 1641 décès dûs au Covid-19. Au cours des sept derniers jours, la moyenne mobile de morts du coronavirus a été de 1331, alors que le jusqu’en février, ce bilan n’avait jamais dépassé les 1100 décès. C’est en janvier que la moyenne quotidienne de morts est repassée au-dessus du millier, comme cela avait été le cas entre juin et août, la pire période de la première vague.

« Pour la première fois depuis le début de la pandémie (il y a plus d’un an) on assiste dans tout le pays à une détérioration des différents indicateurs », a indiqué mardi la Fondation Fiocruz, qui dépend du ministère de la Santé. Le tableau est « alarmant » : augmentation en flèche du nombre de contaminations et de morts, occupation des lits en soins intensifs supérieure à 80% dans 19 des 27 États du pays, nouveau variant P1… Le tout, avec un pouvoir aux abonnés absents.

Bolsonaro accusé de « négationnisme »

« Plus de 1000 personnes meurent chaque jour au Brésil, c’est comme si cinq avions s’écrasaient. Ceci n’est pas normal, n’est pas banal (…) ceci est une tragédie », a déclaré mercredi le gouverneur de Sao Paulo, Joao Doria, accusant le président Jair Bolsonaro de « négationnisme ». Ce dernier a vivement réagi, jeudi. À sa manière… « Combien de temps allez-vous continuer à pleurer ? », a-t-il déclaré à propos de cette situation pour le moins catastrophique. En déplacement, le président a aussi qualifié « d’idiots » ceux qui lui demandent d’acheter plus de vaccins.

Les responsables sanitaires des États ont demandé lundi un couvre-feu nocturne national assorti d’un confinement des zones les plus critiques. Mais Jair Bolsonaro a aussi averti les gouverneurs qui prendraient des mesures de restrictions qu' »ils « devraient payer » sur leurs propres budgets les aides aux plus vulnérables.

L’État de Sao Paulo, avec ses 46 millions d’habitants, a tout de même sauté le pas. Il repasse samedi, pour deux semaines, en « phase rouge », qui n’autorise que les « activités essentielles », dans la santé, l’alimentation ou les transports publics. Les restaurants, bars, centres commerciaux et magasins y sont fermés. Mais pas les églises.

La capitale Brasilia prend aussi les devants. Les bars sont fermés et les restaurants ne fonctionnent plus que pour la vente à emporter. Dans le Sud, le Parana ou le Rio Grande do Sul ont instauré des couvre-feux ou banni les activités non-essentielles, imités par certains États du Nord et Nord-Est tels le Mato Grosso, Pernambouc, Acre, ou Rondonia.

Jeudi, Rio a enfin ordonné par décret la fermeture pour une semaine des bars et restaurants dès 17 heures, interdit toute vente ambulante sur les plages très fréquentées en cette fin d’été austral. Le décret interdit également la circulation des personnes dans les rues entre 23 heures et 5 heures du matin. Les discothèques et les clubs de sambas ferment aussi leurs portes. En espérant l’accalmie… (L’Express)

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