Après la journée de deuil national, décrétée jeudi par le président Macky Sall, le mouvement de contestation organise sa propre journée de deuil ce vendredi 12 mars. Les récentes manifestations ont fait 10 morts, de source gouvernementale, 11 selon les protestataires. La Croix-Rouge a pour sa part avancé un bilan partiel d’au moins 590 blessés. Dans ce contexte, de nombreux jeunes se portent volontaires pour donner leur sang. Le Centre national de transfusion sanguine, à Dakar, ne désemplit pas.
C’est la première fois que Ndèye Fatou Mbow, 21 ans, vient donner son sang. « Ça pique un peu, mais ça va. C’est un acte citoyen, parce que ça contribue à sauver des personnes qui sont dans le besoin. »
Ismaïla, 20 ans, a lui-même participé aux manifestations la semaine dernière. « J’ai vu des blessés, ça m’a vraiment marqué. Ça fait partie des raisons pour lesquelles je suis venu. »
Devant le centre, une longue file d’attente. Ces étudiants ont répondu à un appel lancé sur les réseaux sociaux. « Puisque ces jours-ci on n’a pas cours, on est venus pour les blessés, dans le camp des manifestants, de même que pour les forces de l’ordre. C’est une contribution pacifique, on peut dire. »
« Ça nous choque vraiment parce que, ici au Sénégal, nous les jeunes en tout cas, c’est la première fois qu’on voit autant de sang couler. »
Le Centre national de transfusion sanguine a enregistré environ 500 dons rien que mardi et mercredi, et cela continue. Une affluence saluée par son directeur, le professeur Saliou Diop. « On ne peut que se réjouir de cet appel des jeunes, même s’il faut reconnaître qu’il n’y a pas eu d’augmentation réelle de l’utilisation avec ces manifestations, ça nous permet de maintenir nos stocks et de parer à toute situation. »
La Croix-Rouge sénégalaise, qui a porté secours à 590 blessés, rappelle que ce bilan est près de 4 fois supérieur au nombre de blessés enregistrés en plus de 3 semaines lors des violences pré-électorales de 2011-2012. (Rfi)