Que l’on soit pro ou anti Rafael Correa, le réveil ce lundi 12 avril a été différent en Équateur après la victoire du candidat conservateur de droite, Guillermo Lasso. Dimanche soir, ce dernier avait appelé la population « à dormir tranquillement et en paix » en ayant l’assurance de savoir qu’il ne serait pas un président autoritaire. Pour le moment la population, soulagée, attend de voir.
Dans les rues et les réseaux sociaux, la sensation dominante est en général le soulagement. Après des mois de campagne électorale souvent agressive, de « trolls » en folie et de tweets de l’ancien président Rafael Correa mettant de l’huile sur le feu, le pays est dans l’œil du cyclone.
Le calme avant la tempête
La journaliste Tania Orbe a la même sensation, celle de vivre un peu de calme avant la tempête. « Tout citoyen responsable est amené à douter de tout et en particulier des hommes politiques. En plus, le pays que reçoit Guillermo Lasso n’est pas en bon état. L’Équateur est très endetté, en pleine crise économique, la pandémie, un plan de vaccination très lent et peu transparent. Sans oublier que Guillermo Lasso représente la droite la plus conservatrice ».
Guillermo Lasso va effectivement prendre pour quatre ans la tête d’un Équateur confronté à une sévère crise économique, aggravée par la pandémie de Covid-19, qui a fait plus de 17 000 morts sur une population de 17,4 millions d’habitants. Le PIB s’est contracté de 7,8% en 2020 dans ce pays pétrolier affecté par la chute des cours du brut, où la dette globale représente 63% du PIB.
Optimisme ?
Diego Jaramillo lui se veut plus optimiste. « Le vice-président élu est médecin. Il y a un mois, il a voyagé dans les pays qui produisent et exportent les vaccins anti Covid 19 pour s’informer. Donc soyons positifs: Correa est fini et le futur gouvernement va agir vite pour contrôler la pandémie avec un plan bien déterminé ».
Sur Twitter, Natalya de Guayaquil s’est dit « plus positive qu’une preuve de Covid » et même le « risque pays » s’y est mis: il a perdu 345 points après la victoire de Guillermo Lasso. M. Lasso succèdera le 24 mai à l’impopulaire Lenin Moreno, initialement adoubé par M. Correa, mais entré en conflit avec son ex-allié. La victoire du candidat conservateur a été saluée par la Maison Blanche, le Fonds monétaire international (FMI), l’Union européenne (UE), ainsi que le Brésil, le Chili, la Colombie et l’Espagne… (Rfi)