Les dirigeants somaliens ont entamé samedi à Mogadiscio des discussions préliminaires au sujet des prochaines élections, dont le report avait provoqué une des pires crises politiques de ces dernières années dans ce pays de la Corne de l’Afrique.
Mi-avril, la prolongation pour deux ans du mandat du président Mohamed Abdullahi Mohamed, dit Farmajo, expiré le 8 février sans que des élections aient pu être organisées, avait provoqué un regain de tensions.
Quelques jours plus tard, Mogadiscio a été le théatre d’affrontements entre des forces gouvernementales et des combattants pro-opposition, qui ont pris le contrôle pendant une dizaine de jours de certains quartiers de la capitale fédérale.
Début mai, dans un geste d’apaisement, Farmajo a finalement chargé le Premier ministre, Mohamed Hussein Roble, d’organiser des élections dans les meilleurs délais. Ce dernier a alors appelé à la tenue le 20 mai d’une réunion entre les responsables politiques, destinée à « finaliser » l’organisation de ce scrutin présidentiel et législatif.
Samedi, le Premier ministre, les dirigeants des cinq États semi-autonomes et le maire de Mogadiscio se sont réunis, avec deux jours de retard, sous une tente installée dans l’enceinte de l’aéroport de la capitale.
Selon des sources présentes sur place, la sécurité a été renforcée autour de l’aéroport, où des membres de l’Amisom, la force de l’Union africaine, ainsi que des forces de police somaliennes ont été déployées.
« La conférence nationale de consultation sur les élections a débuté aujourd’hui entre le gouvernement fédéral et les Etats fédéraux. Tous les leaders qui participeront au forum sont maintenant présents et le Premier ministre préside la conférence », a déclaré dans un communiqué Mohamed Ibrahim Moalimu, porte-parole du gouvernement.
Cependant, les discussions qui s’ouvrent samedi sont préliminaires et concernent la résolution de sujets de tensions, comme la composition de la commission électorale ou encore la sécurité, ont précisé des sources interrogées par l’AFP.
La « finalisation » de l’organisation des élections, notamment le choix d’une date pour le scrutin, aura lieu dans un second temps, ont-elles dit.
La durée de ces discussions préliminaires n’est pas connue.
L’élection du président Farmajo en 2017 avait suscité beaucoup d’espoir dans la population, qui voyait en lui un dirigeant soucieux de lutter contre la corruption et déterminé à combattre la milice islamiste shebab.
Mais la prolongation de son mandat a été perçue par beaucoup comme un passage en force pour se maintenir au pouvoir et, entre autres problèmes, les shebab n’ont pas été particulièrement inquiétés pendant son mandat.
Le gouvernement de Mogadiscio ne contrôle toujours qu’une faible portion du territoire national, avec l’aide cruciale des quelque 20.000 hommes de l’Amisom. (Afp)