mercredi, novembre 13, 2024
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MALI. La FRANCE a arrêté un « cadre » de l’organisation État islamique au SAHEL

La France a annoncé, mercredi, avoir arrêté le 11 juin « l’un des cadres de l’EIGS », groupe jihadiste actif au Sahel, dans la « zone des trois frontières » du Mali, du Niger et du Burkina Faso.

La traque continue : la force française antijihadiste Barkhane a arrêté un « cadre » de l’organisation État islamique au grand Sahara (EIGS), un succès de plus dans la politique désormais revendiquée de viser les leaders des groupes jihadistes de la zone.

Dadi Ould Chouaïb, alias Abou Dardar, « l’un des cadres de l’EIGS », est « également suspecté d’avoir mutilé trois hommes le 2 mai dernier lors du marché hebdomadaire de Tin Hama », a indiqué l’état-major français dans un communiqué, mercredi 16 juin, précisant que le jihadiste s’était rendu sans résistance et qu’il portait « une arme automatique, une lunette de vision nocturne, un gilet de combat, un téléphone et une radio ».

L’arrestation a eu lieu le 11 juin dans la matinée dans la zone « des trois frontières », aux confins du Mali, du Niger et du Burkina Faso, une des zones principales d’action des groupes jihadistes installés au Sahel, notamment de l’EIGS. Il y avait été repéré par un hélicoptère au cours d’une opération conjointe de Barkhane et des forces armées nigériennes.

>> À lire : Recalibrage de Barkhane au Sahel : le pari risqué d’Emmanuel Macron

Abou Dardar est un ancien membre du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), dont certains cadres ont créé l’EIGS.

Arrêté une première fois en 2014, il avait été remis aux autorités maliennes. Mais il avait fait partie des quelque 200 jihadistes élargis en octobre 2020 en échange de quatre otages, dont la Française Sophie Pétronin, au terme de négociations auxquelles Paris avait revendiqué n’avoir pas été associée.

Le 2 mai, des hommes armés avaient rassemblé la foule lors du marché hebdomadaire de Tin Hama, et lui avaient présenté trois hommes qualifiés de voleurs, auxquels ils avaient coupé la main droite et le pied gauche, selon des informations recueillies auprès d’interlocuteurs locaux s’exprimant sous couvert de l’anonymat. Ces hommes armés étaient présumés appartenir à l’EIGS, avait indiqué la Mission de l’Onu (Minusma).

Un cadre du groupe Aqmi éliminé

Selon une source sécuritaire, depuis sa libération en octobre, « il était cadi (juge islamique) dans la zone de ansongo-ménaka. Je le qualifierais de commandant de second rang, important au niveau local », a-t-elle estimé, soulignant par ailleurs à la fois sa longue absence du terrain et son retour de courte durée qui relativise son poids dans l’organisation.

Son interpellation n’en est pas moins bienvenue pour la France, dont le président Emmanuel Macron avait promis en février, lors d’un sommet avec les chefs d’États de la région, « une action renforcée » pour « essayer d’aller décapiter ces organisations », dont « la plus haute hiérarchie continue à nourrir un agenda jihadiste ».

Paris a donc depuis adopté une stratégie visant prioritairement les chefs. Barkhane vient à cet égard de revendiquer l’élimination d’un cadre du groupe Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), adversaire de l’EIGS dans la zone. Baye Ag Bakabo était responsable du rapt et de la mort de deux journalistes français de RFI, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, assassinés à Kidal le 2 novembre 2013.

L’opération Barkhane est désormais officiellement promise à une fin prochaine. Elle sera remplacée par un dispositif international plus léger d’appui et d’accompagnement au combat des troupes des pays de la région, au prix d’une montée en puissance espérée des Européens et d’un investissement majeur des États concernés.

La France souhaite ne plus tenter de sécuriser des zones où les États n’arrivent pas à garder pied, pour se concentrer sur la lutte ciblée contre les jihadistes et l’appui des forces locales. Une réorientation qui intervient alors que l’élection présidentielle de 2022 se rapproche en France, où cet engagement militaire suscite des interrogations croissantes, notamment au regard des 50 soldats tués au combat depuis 2013.

Mais cette stratégie fait craindre que certaines zones du Sahel, notamment le nord du Mali, ne passent complètement entre les mains des groupes jihadistes tant les États locaux semblent dans l’incapacité de restaurer leur autorité dans ces vastes bandes désertiques et extrêmement pauvres. (France24.com/afp)

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