Les plages sont prises d’assaut avec le début des fortes chaleurs. Le président Macky Sall a qualifié d’« intolérable » la mort d’une dizaine de jeunes le week-end dernier à Malika, en banlieue de la capitale.
Le chef de l’État demande au gouvernement et collectivités de prendre des « mesures urgentes ». De son côté, l’association des maîtres-nageurs sauveteurs et surveillants de baignade a recensé 36 décès par noyades en moins d’un mois. En conférence de presse mercredi 16 juin, elle a réclamé plus de moyens pour sécuriser les plages.
Fin d’après-midi à la plage BCEAO de Yoff, un drapeau orange a été hissé au poste de secours. Awa sort tout de juste de l’eau après un bain rafraîchissant.
« Oui, elle est vraiment bonne. Je fais très attention, mais ces temps-ci, on voit beaucoup d’imprudence. Surtout dans les familles. Des enfants de 2, 3 ou 4 ans, on les laisse aller tout seuls dans l’eau, ce n’est pas normal. »
Dans la région de Dakar, l’accès à l’océan est officiellement interdit sur plus d’une dizaine de plages. Mais cela n’est pas une solution, selon Ibrahima Fall, président de l’association des maîtres-nageurs sauveteurs et surveillants de baignade.
« Ici à Dakar, les espaces de loisirs sont privatisés maintenant, donc les gens sont obligés de se rabattre vers la grande côte où c’est dangereux, ace ses grosses vagues et ses baïnes [des courants puissants qui entraînent au large, NDLR]. Mais on peut délimiter des zones de baignades, envoyer des maîtres nageurs, renforcer dispositif. »
Selon l’association, quelque 80 maîtres-nageurs sont déployés sur les 26 plages autorisées de la région. Pour Cheikh Fall, l’un d’entre eux, il faut mettre l’accent sur la prévention : « Souvent, les victimes sont des jeunes entre 15 et 20 ans. Maintenant, nous avons des programmes qui vont nous permettre d’aller dans les écoles pour parler des dangers de la mer. »
Maitre nageurs, pompiers, autorités locales : tous appellent à la vigilance dans la perspective des grandes vacances du mois d’août. (rfi.fr)