Le journaliste marocain Soulaimane Raissouni, condamné à cinq ans de prison pour « agression sexuelle » et en grève de la faim depuis 96 jours, a bénéficié d’un procès « équitable », a assuré lundi le ministère public.
La justice a « rempli toutes les conditions d’un procès équitable » pour M. Raissouni « poursuivi pour des délits qui n’ont rien à voir avec son travail journalistique », d’après un communiqué du parquet. Le journaliste, 49 ans, a été placé en détention préventive en mai 2020 à la suite d’une plainte d’un militant LGBT pour « agression sexuelle », des faits qu’il a toujours niés.
Le rédacteur en chef du quotidien Akhbar Al Yaoum -fermé depuis mars pour des raisons financières- a réaffirmé son « innocence », dans un message transmis lundi à un de ses avocats, Mohamed Messaoudi. Le parquet a déclaré que le journaliste – absent des audiences depuis le 10 juin – avait « refusé » de prendre part à son procès, « il a donc été décidé de continuer la procédure en son absence », tout en le tenant « informer du déroulé de chaque audience ». Lui s’était dit prêt à y assister à condition « d’être transporté en ambulance et d’avoir un fauteuil roulant ». Une demande rejetée par le juge. Au lendemain de sa condamnation vendredi, le comité de soutien de l’éditorialiste a dénoncé « une volonté politique d’instrumentaliser la justice afin de légitimer l’injustice », jugeant les cinq ans de prison « aussi sévère qu’incompréhensible »…(Africa Radio)