La rhétorique ne cesse de s’enflammer en Éthiopie. De plus en plus de réactions surviennent après les propos du Premier ministre Abiy Ahmed. Dimanche, le chef du gouvernement a désigné le mouvement rebelle du Tigré comme une maladie ou encore une plante envahissante. Des propos que certains désignent comme des incitations à la haine.
Abiy Ahmed était rarement allé aussi loin dans ses attaques verbales. Le Premier ministre a décrit le mouvement rebelle du Tigré comme « un cancer », « un Satan » dont il fallait se débarrasser, « une mauvaise herbe » qu’il fallait « déraciner » pour qu’elle « ne repousse jamais ». Une rhétorique virulente qui inquiète.
La chercheuse Lauren Blanchard décrit une « déshumanisation pour inciter à davantage de violence contre les civils ». Simon Adams, directeur du Centre global pour la responsabilité de protéger, parle lui d’un « discours de haine dangereux », surtout au moment où « les Tigréens à travers le pays sont victimes de ciblage ethnique ». Mêmes craintes du côté du Musée américain de l’Holocauste, qui dénonce « un signal d’alarme » faisant craindre des « atrocités de masse ou même de génocide »…(RFI)