L’héritier et patron de facto de Samsung Lee Jae-yong, actuellement en détention, bénéficiera d’une libération conditionnelle anticipée cette semaine, a annoncé lundi le ministère sud-coréen de la Justice, une mesure destinée à apaiser les inquiétudes quant à une éventuelle vacance à le tête du groupe.
Lee Jae-yong – 188e personne la plus riche du monde selon Forbes, avec une fortune s’élevant à 12,4 milliards de dollars (10,5 milliards d’euros) purge actuellement une peine de deux ans et demi de prison. Il a été condamné en janvier dans le retentissant scandale de corruption qui avait entraîné la destitution, puis l’incarcération, de l’ex-présidente sud-coréenne Park Geun-hye.
Les appels à sa libération anticipée se sont multipliés ces derniers mois, émanant à la fois de responsables politiques et de chefs d’entreprise, inquiets des conséquences de la pandémie de coronavirus sur l’économie sud-coréenne, la 12ème du Globe.
Libéré en raison de la « situation économique nationale »
Le vice-président de Samsung Electronics « fait partie des personnes bénéficiant d’une libération conditionnelle en raison de la situation économique nationale due à la pandémie prolongée de coronavirus », a déclaré lundi à la presse le ministre de la Justice, Park Beom-kye.
Cette remise en liberté est destinée à apaiser les inquiétudes concernant le processus décisionnel de Samsung, qui figure parmi les premiers fabricants de smartphones et de puces au monde. C’est de loin le plus grand des « chaebols », ces empires industriels familiaux du pays.
La Corée du Sud accorde traditionnellement des grâces à cette époque de l’année, alors qu’elle célèbre le Jour de l’Indépendance le 15 août. Le ministère de la Justice a indiqué que cette année, 810 personnes bénéficieront d’une libération conditionnelle.
La décision a été prise « en fonction de divers facteurs, dont le sentiment de la population et son comportement en prison », a-t-il déclaré aux journalistes. Selon des médias sud-coréens, il a été un « prisonnier modèle » et, un changement de règlement entré en vigueur en août, permet de réduire la durée de la peine que les prisonniers doivent purger pour avoir droit à la libération conditionnelle.
Mais Lee Jae-yong n’est pas assuré de retrouver son siège de président. En Corée du Sud, la loi interdit de travailler pour une entreprise liée aux délits pour lesquels on a été condamné. (Bfm Business)