En Tunisie, les répliques du coup de force du président Kaïs Saïed continuent de se faire sentir. Une centaine de membres du parti islamiste Ennahdha ont démissionné du mouvement.
Cela ressemble à une implosion. Cent treize membres d’Ennahdha, dont de hauts cadres comme Samir Dilou anciennement porte-parole du parti, ont décidé de claquer la porte du parti ensemble.
Jusqu’ici premier parti à l’Assemblée, Ennahdha traverse une période de turbulences depuis le 25 juillet, date à laquelle le président Kaïs Saïed a décidé de geler le Parlement. Fortement décrédibilisé dans l’opinion pour son népotisme présumé, le parti vit depuis deux mois une crise interne qui vient d’éclater au grand jour aujourd’hui.
Dans un communiqué, les démissionnaires reprochent à Rached Ghannouchi, le président du parti, de ne pas avoir su gérer ce moment et d’avoir refusé tous les conseils qui auraient permis de colmater les brèches au sein du mouvement. Les signataires l’accusent aussi d’être responsable de la situation politique dans laquelle se trouve aujourd’hui le pays.
Certains membres du parti reprochent à la direction d’avoir noué des « alliances politiques » – qualifiées d’inappropriées – pour se maintenir au pouvoir, quitte à se décrédibiliser auprès de l’opinion publique tunisienne.
Sans jamais le citer, le président Kaïs Saïed s’attaque fréquemment dans ses discours à ce mouvement qui se revendique de l’islam politique. Un parti dont la déroute a été accélérée par le coup de force présidentiel de juillet dernier. (rfi.fr)