Depuis presque une semaine en Turquie, des jeunes se réunissent et passent la nuit dehors, dans des parcs municipaux. Leur point commun : ils vont à l’université et ne trouvent pas de logement à un prix abordable.
Chaque nuit, un parc différent. Équipés de couvertures, de bouteilles d’eau, de pèlerines en cas de pluie, une vingtaine de jeunes s’apprêtent à veiller jusqu’à l’aube. Leur problème est celui de centaines de milliers d’étudiants en Turquie : le mal-logement.
Ces jeunes dénoncent à la fois un problème ancien – le manque d’aides de l’État pour les étudiants turcs – et un autre plus récent : la forte hausse des loyers dans les grandes villes du pays.
Hasan, en dernière année de graphisme, passe jusqu’à six heures dans les transports chaque jour, entre son université et sa colocation. « La première année, j’avais trouvé un appart pas trop cher à 15 minutes de l’université, raconte-t-il. Mais là, après un an et demi de fermeture à cause de la pandémie, les loyers dans les quartiers étudiants sont devenus exorbitants. Avec mes amis, on n’a pas cherché le plus proche, on a cherché le moins cher. »
Sur un an, les loyers ont grimpé de 50% en moyenne à Istanbul, plus de 30% à Ankara et Izmir… Quant aux résidences universitaires publiques, elles ne sont pas assez nombreuses. Un étudiant sur 11 seulement peut espérer y trouver une chambre. Et même quand c’est le cas, ils n’ont pas toujours les moyens d’y rester.
« L’État me verse 650 livres de bourse chaque mois, mais il me demande aussi de payer 480 livres par mois ma place en résidence, déplore Zeynep. Qui peut vivre avec moins de 200 livres ? On viole notre droit au logement et notre droit aux études ! »
Les étudiants protestataires réclament un contrôle des loyers, plus de places en résidences universitaires et une hausse des aides financières versées aux étudiants. (rfi.fr)