Il s’exprime pour la première fois dans la presse depuis sa réélection l’année dernière : Alassane Ouattara a accordé un long entretien à nos confères du magazine Jeune Afrique. Le président ivoirien revient, entre autres, sur un débat qui agite régulièrement la scène politique et qui fait de nouveau la Une depuis quelques semaines : le rajeunissement de la classe politique. C’est une nécessité, selon lui. D’ailleurs, Alassane Ouattara, sans s’engager formellement, rappelle qu’il s’est déjà dit prêt à passer la main.
Alassane Ouattara envisage-t-il de se présenter à nouveau en 2025 ? « Je prendrai la décision appropriée le moment venu. Cela dit ma position est connue puisque je l’avais exprimée en mars 2020 », déclare le président ivoirien à Jeune Afrique. En mars 2020, il avait annoncé son intention de passer la main avant de se raviser quatre mois plus tard après la mort de son dauphin désigné Amadou Gon Coulibaly.
Le renouvellement de la classe politique, « c’est plus que jamais mon souhait », indique Alassane Ouattara, 79 ans, qui estime que ce renouvellement est en marche puisqu’une dizaine de ministres ont moins de 50 ans et que son secrétaire général, l’un des postes les plus importants de l’exécutif, Abdourahmane Cissé, vient de souffler ses 40 bougies. Alors faut-il restaurer la limite d’âge à 75 ans pour les candidats à la présidentielle ? « Je n’ai rien contre… C’est un débat qui ne me gêne pas. Il appartiendra au Parlement d’approuver au de refuser la proposition. »
Le président ivoirien dit aussi avoir de bonnes relations avec ses prédécesseur Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié qu’il a régulièrement au téléphone. Pour Guillaume Soro en revanche : « il peut évidemment rentrer et faire face à la justice », assène Alassane Ouattara. Dans cet entretien il est aussi question du retour de la croissance ou de la lutte antiterroriste alors que la menace se fait plus pressante dans le Nord. L’armée ivoirienne a lancé une campagne de recrutement : « 10 000 nouveaux soldats en trois ans dont 3 000 à 4 000 dès cette année », détaille encore Alassane Ouattara. (rfi.fr)