La reconfiguration de la présence militaire française dans le nord du Mali s »effectue « en étroite collaboration » avec les forces maliennes, a dit mardi le commandant de la force Barkhane après des entretiens avec les militaires maliens dans une ambiance qualifiée de « bonne » des deux côtés.
Le ministre malien de la Défense, le colonel Sadio Camara, a reçu mardi le commandant de la force antijihadiste française au Sahel, le général Laurent Michon, sur fond de vives tensions récentes entre Paris et Bamako.
Celles-ci se sont envenimées le 25 septembre avec le discours dans lequel le Premier ministre de transition malien Choguel Kokalla Maïga a accusé la France, engagée militairement au Mali depuis 2013, d' »abandon en plein vol » pour justifier le possible appel par Bamako à la société privée russe de mercenaires Wagner.
Le dirigeant malien évoquait la décision française de réduire l’engagement de ses forces nationales et de quitter les positions de Kidal, Tessalit et Tombouctou, dans le nord du Mali, pour recentrer les effectifs autour de Gao et Ménaka, plus près de la zone dite « des trois frontières », aux confins du Niger et du Burkina Faso.
Les propos du Premier ministre de transition ont provoqué de très vives réactions françaises, y compris de la part du président Emmanuel Macron, qui a parlé de « honte ».
Les discussions de mardi entre les délégations malienne et française se sont « bien passées, dans une bonne atmosphère », a dit à l’AFP un haut responsable du ministère malien de la Défense s’exprimant sous le couvert de l’anonymat compte tenu de la sensibilité du sujet.
Après les rencontres des délégations, le ministre et le chef de Barkhane se sont entretenus en tête-à-tête, a-t-il dit.
L’atmosphère était « bonne », a abondé le général Michon auprès de l’AFP après les discussions.
Le sujet de Wagner, source de sévères crispations, n’a pas été abordé, ont assuré l’entourage des deux officiels.
Interrogé sur le vide que Barkhane laisserait après son départ de Kidal, Tessalit et Tombouctou, le général Michon a assuré que « la réarticulation du dispositif militaire dans le nord se fait en étroite collaboration avec les FAMAs », forces armées maliennes.
« Cette coordination a démarré sur le terrain et en planification. Nous avons commencé à aider la relève des FAMAs à Tessalit et depuis un mois, il y a un nouveau contingent FAMAs à Tessalit », a-t-il dit. Cette coordination associe aussi la force de l’ONU, la Minusma, a-t-il ajouté en soulignant que la présence militaire française était réduite et qu’à Kidal par exemple, les positions françaises se trouvaient dans le camp de la Minusma.
Interrogé sur la réaction de Barkhane si Tessalit par exemple était attaquée par les jihadistes, le général Laurent Michon a répondu que, « si vraiment la menace est forte nous avons la possibilité – qui sera inchangée complétement, maintenue en volume, en délais – d’envoyer des chasseurs ou un appui aérien pour réagir et appuyer ces forces Minusma et FAMAs à Tessalit ». (Afp)