De vastes zones sont ensemencées de graines d’arbres encapsulées dans de la poussière de charbon de bois. La nature fera le reste.
On les appelle « bombes à graines ». Il s’agit de graines d’arbres enrobées dans un mélange de poussière de charbon de bois et de nutriment. Jetées à la volée, « bombardées » dans les zones naturelles les plus abimées, elles sont la promesse d’une possible reforestation. Le tout sans effort. Le produit a été créé par une entreprise du Kenya, à partir d’un concept déjà usité dans l’Egypte ancienne, selon son créateur.
La graine d’acaciaà semer, l’essence la plus répandue au Kenya, est ainsi protégée des prédateurs, oiseaux, rongeurs ou insectes, mais aussi de la chaleur, par sa gangue de charbon. Aux premières pluies, cette dernière va s’imbiber, entretenant un environnement humide favorable à la germination de la graine. Les bombes à graines peuvent être épandues à n’importe quel moment de l’année, elles patienteront jusqu’à la prochaine pluie.
Le germe va alors prendre racine et s’enfouir naturellement dans le sol, ou pas ! En effet le taux de germination se situe entre 5 et 10%. Ce qui n’est déjà pas si mal direz-vous, d’autant que l’entreprise revendique près de 16 millions de bombes à graines vendues depuis septembre 2016. Une graine ne coûte que quelques centimes, et en termes de logistique, les opérations de reboisement sont bien moins compliquées qu’avec des plants.
Une invention qui a donné un sérieux coup de main aux protecteurs de l’environnement dans un pays où la forêt ne cesse de reculer, en particulier à cause de l’abattage des arbres pour en faire du charbon de bois. A Nairobi, 750 tonnes de charbon de bois sont consommées chaque jour, essentiellement pour la cuisine.
Ainsi, la forêt kenyane a perdu 12% de sa surface en 50 ans, et ne couvre plus que 7% du territoire. Alors qu’un pays devrait avoir, selon les critères des Nations unies, une couverture de 10% minimum, et idéalement de 30% en ce qui concerne le Kenya.
Mais reboiser ne doit pas se faire sans condition. Selon les concepteurs de la bombe à graine, il faut notamment veiller à n’utiliser que des espèces indigènes, même si leur pousse est plus lente. (FranceInfo)