Depuis près d’un mois, la région orientale du Soudan est paralysée. Des centaines de manifestants de la tribu des Beja ont hérissé des barricades sur les routes qui mènent à Port-Soudan. Ils bloquent également les installations portuaires et les aéroports sur les bords de la mer Rouge. Les containers s’entassent dans les terminaux causant de lourdes pertes à l’économie nationale. Le gouvernement tire la sonnette d’alarme sur les graves pénuries que cette crise pourrait entraîner. À Khartoum, il n’y a quasiment plus de pain dans les boulangeries, car les stocks de blé ont été écoulés.
La boulangerie n’a pas encore ouvert ses portes, mais la file s’allonge aujourd’hui dans le quartier d’Oumdurman, c’est l’un des seuls fournils en activité. Hassan Mohammed se tient devant la grille métallique. « J’attends depuis des heures. J’ai tourné longtemps pour trouver une boulangerie ouverte. Partout on m’a dit qu’il n’y avait plus de farine. La conséquence, c’est que les prix vont augmenter », craint Hassan Mohammed.
La grille s’ouvre et les pains s’arrachent en quelques minutes. Adia Abdallah est vendeuse de thé, la hausse des prix l’étouffe. « Le petit pain est vendu 35 livres à l’unité. Ça a beaucoup augmenté. Il y a un an, la vie était plus facile, le pain était à 5 livres. Il y a trois jours, c’était 20 livres. Moi, je vis chaque jour avec 2 000 livres pour la maison. Je viens d’en dépenser 600 rien que pour du pain. Ces trois derniers jours, c’est très compliqué pour moi. Ainsi va la vie au Soudan », souffle Adia Abdallah….(RFI)