samedi, avril 20, 2024
AccueilAFRIQUELe SOUDAN fait face à un coup d’État, des ministres arrêtés par...

Le SOUDAN fait face à un coup d’État, des ministres arrêtés par «des forces militaires»

Des hommes armés non identifiés ont arrêté tôt ce lundi matin plusieurs dirigeants soudanais à leurs domiciles, selon une source gouvernementale. Les forces militaires et paramilitaires soudanaises se sont déployées dans la capitale, Khartoum, limitant les déplacements des civils, et l’aéroport international a été fermé, les vols étant suspendus, selon la chaîne de télévision al-Arabiya basée à Dubaï.

Selon un communiqué publié sur Facebook par le ministère de l’Information. « Des forces militaires » sont derrière ces arrestations. « Les membres civils du Conseil de souveraineté » qui chapeaute la transition « et la plupart des ministres (…) ont été emmenés vers une destination inconnue », ajoute le texte. Ces forces armées détiennent également le Premier ministre Abdallah Hamdok, d’après des sources gouvernementales.

Sur place, la confusion règne. Des manifestants se rassemblaient dans les rues pour protester contre ces arrestations, mettant le feu à des pneus, dans différents quartiers. L’Association des professionnels soudanais (SPA) a appelé ses partisans à se mobiliser dans la rue et par la grève « contre les putschistes ».

D’après la télévision saoudienne Al-Hadath, elle aussi opérant depuis Dubaï, le Premier ministre Abdallah Hamdok a été placé en résidence surveillée et plusieurs membres de la direction civile du pays sont détenus. Seraient ainsi « aux arrêts » le ministre de l’Industrie Ibrahim al-Sheikh, le ministre de l’Information Hamza Baloul, le conseiller média du Premier ministre, Faisal Mohammed Saleh, le porte-parole du Conseil souverain au pouvoir au Soudan, Mohammed al-Fiky Suliman, et le gouverneur de la capitale Khartoum, Ayman Khalid.

Un « coup d’État rampant » était craint

Ces événements interviennent deux jours seulement après qu’une faction soudanaise appelant à un transfert du pouvoir vers un régime civil a mis en garde contre un « coup d’État rampant », lors d’une conférence de presse qu’une foule de personnes non identifiées avait cherché à empêcher.

Le Soudan connaît une transition précaire entachée de divisions politiques et de luttes de pouvoir depuis l’éviction du président Omar el-Béchir en avril 2019. Depuis août 2019, le pays est dirigé par une administration composée de civils et de militaires chargée de superviser la transition vers un régime entièrement civil. Le principal bloc civil – les Forces pour la liberté et le changement (FFC) – qui a mené les manifestations anti-Béchir en 2019, s’est scindé en deux factions opposées.

Les tensions entre les deux parties existent depuis longtemps, mais les divisions se sont exacerbées après le coup d’État manqué du 21 septembre. La semaine dernière, des dizaines de milliers de Soudanais – dont des ministres en exercice – ont défilé dans plusieurs villes du pays pour soutenir le transfert complet du pouvoir aux civils, et contrer ainsi un sit-in rival de plusieurs jours devant le palais présidentiel à Khartoum, qui exigeait un retour au « régime militaire ». Samedi, Abdallah Hamdok avait démenti les rumeurs qui affirmaient qu’il avait accepté un remaniement ministériel.

Des réactions internationales à ce coup d’État ont commencé à se faire entendre. Les États-Unis se sont ainsi dits « profondément inquiets » par l’annonce de cette prise de pouvoir par les militaires. (Le Parisien)

ARTICLES LIÉS
- Advertisment -

Les plus populaire

Commentaires récents