Les dirigeants civils arrêtés lors du coup d’État du général Burhan sont toujours introuvables, a indiqué lundi leur avocat Kamal al-Jizouli, qui s’inquiète de leur santé et de possibles suites judiciaires. Or dimanche, plusieurs figures de l’ancien régime d’Omar el-Béchir sont sorties de prison, avant d’être de nouveau arrêtées. La télévision d’État a rapporté en soirée que le général Burhan avait limogé le procureur général par intérim qui avait ordonné ces libérations. Mais pour les partisans d’un pouvoir civil, cela confirme que le coup d’État veut ramener le Soudan à l’époque de la dictature.
Parmi les figures de l’ancien régime qui ont été libérées puis arrêtées, il y a notamment Ibrahim Ghandour, représentant du Parti du congrès national et ministre des Affaires étrangères sous el-Béchir, ainsi que des cadres de l’armée et des services de renseignement du régime de Béchir, Mohamed Hamid Tabidi et le général Al-Shazly Hamed Al-Madeh.
Ces libérations puis de nouvelles arrestations ont clairement embarrassé le général Burhan. Elles témoignent de la panique dans le camp des putschistes, estiment certains analystes. Les soutiens du régime d’Omar el-Béchir se sont engouffrés dans la brèche du coup d’État, mais mettent le général Burhan en porte à faux, alors qu’il continue d’affirmer que ce coup d’État n’en est pas un et qu’il vise simplement à « rectifier le cours » de la révolution soudanaise…..(RFI)