«Mes frères humains doivent apprendre à vivre en partenariat avec la Terre, sinon le reste de la création, faisant partie de Gaïa, déplacera inconsciemment la Terre vers un nouvel état dans lequel les humains pourraient ne plus être les bienvenus», écrit James Lovelock, écologiste et scientifique à l’origine de la théorie Gaïa, dans une tribune publiée par le Guardian. Son texte sonne comme un avertissement. Notre planète pourrait se soulever afin de tuer l’humanité jugée responsable du changement climatique.
«Le virus Covid-19 pourrait bien avoir été un retour négatif. Gaïa fera plus d’efforts la prochaine fois avec quelque chose d’encore plus méchant», conclut-il. Âgé de 102 ans, le scientifique ne sait pas «s’il est trop tard pour que l’humanité évite une catastrophe climatique», mais il espère que sa parole sera aujourd’hui entendue. Il y a soixante ans, l’homme soutenait que la planète s’auto régule comme un organisme vivant: la vie s’adapte à l’environnement et vice versa. Sa théorie avait été moquée, mais il semblerait que les événements climatiques tendent à rendre son argumentaire plus plausible.
«Nous pourrions avoir d’autres surprises»
Pour James Lovelock, il n’y a aucun espoir de sauver la vie sur Terre si «nous continuons à traiter le changement climatique et la destruction de la nature comme des problèmes séparés». Il écrit que la «composition de l’atmosphère terrestre et la température de la surface sont activement maintenues et régulées par la biosphère, par la vie, par ce que les anciens Grecs appelaient Gaïa». Un certain équilibre a été garanti par les forêts, les océans et d’autres éléments du système de régulation de la planète bleue, qui ont aidé à maintenir la température de sa surface de manière constante et optimale pour la vie, détaille l’écologiste.
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Mais l’humanité est venue bousculer cette formule. «Deux actes génocidaires» sont perceptibles, selon James Lovelock, «l’étouffement par les gaz à effet de serre et le défrichement des forêts tropicales» provoquant des changements à une échelle «jamais vue depuis des millions d’années».
Si les avertissements de l’époque s’apparentaient à de la science-fiction, ils deviennent aujourd’hui plus réalistes. «Nous pourrions également avoir d’autres surprises. La nature est non linéaire et imprévisible, davantage encore à une époque de transition.» James Lovelock conseille fortement de réduire la consommation de combustibles fossiles, mais aussi de mobiliser des ressources à l’échelle «d’une économie de guerre». Si les dangers sont loin «d’être aussi graves qu’ils sont souvent dépeints», l’espèce humaine doit envisager des solutions aux problèmes de surpopulation et de destruction des forêts tropicales. (slate.fr)