vendredi, avril 19, 2024
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Trafic de drogue: . Des condamnations à mort qui posent question en MALAISIE et à SINGA¨POUR

En Malaisie et à Singapour, deux récents faits divers dépassent les frontières des pays. Un homme et une femme sont condamnés à mort pour trafic de drogue. Mais l’un étant déficient intellectuel, l’autre une mère célibataire aux abois financièrement, la pertinence de ces condamnations pose question dans ces deux pays. 

Si ces deux affaires sont médiatiques elles ne sont pourtant pas tellement étonnantes vue la réputation d’extrême sévérité de ces deux pays en matière de lutte contre le trafic de drogue. C’est un message clair et sans ambiguïté que l’on peut lire lorsque l’on atterrit à Singapour ou en Malaisie, et parfois même directement inscrit dans le passeport des visiteurs quand on leur tamponne un visa : le trafic de drogue entraîne la peine de mort. 

Mais lorsqu’on se penche sur les cas de Nagenthran Dharmalingam et d’Harun Jamani, des éléments particulièrement dramatiques de leurs histoires personnelles émergent et interrogent. 

Le premier est un Malaisien dont l’exécution doit avoir lieu la semaine prochaine à Singapour, douze ans après avoir été arrêté à l’âge de 21 ans à l’aéroport avec l’équivalent de trois cuillères à café d’héroïne. Pourtant, d’après l’expertise psychologique de son procès, il dispose d’un quotient intellectuel de 69, ce qui, d’après les standards internationaux, le rend incapable d’être pleinement conscient de ces actes. 

Harun Jamani vient, elle, tout juste de recevoir son verdict. C’est une poissonnière célibataire avec neuf enfants à charge, arrêtée à Bornéo en 2018 avec un peu plus de 100 grammes de métamphétamines. Sur les réseaux sociaux, Amnesty International a tenu à rappeler qu’étant une mère célibataire dans l’État le plus pauvre de la Malaisie, elle était en grande détresse financière, ce qui devrait, pour l’ONG, inviter à la clémence. 

Les trafiquants au sommet des réseaux toujours en liberté

Ce qui interpelle également dans ces deux histoires, c’est la quantité de drogues saisies lorsque ces deux personnes ont été arrêtées. Et surtout les personnes qui ont mis ces dizaines de grammes de drogues dans les mains de Nagaenthran et Harun, elles, n’ont pas été arrêtées. Et pour l’activiste Nathaniel Tan, qui a publié un édito appelant à la grâce de Nagaenthran, cette affaire en rappelle beaucoup d’autres : « En 30 ans, je n’ai jamais entendu parler d’un trafiquant au sommet d’un réseau arrêté en Malaisie ou à Singapour, ou bien même seulement recherché. Dans le cas de Nagaenthran, on parle de 42 grammes. 42 grammes ! Un homme handicapé en plus. Et ils parlent de lui comme si c’était Pablo Escobar, ou un cerveau du crime ! Et puis, la justice est censée être dissuasive, or on voit que toutes les condamnations n’ont jamais eu d’effet dissuasif vu le nombre de nouveaux cas. » 

Une audience judiciaire doit avoir lieu ce lundi 8 novembre pour entendre les arguments selon lesquels l’exécution d’une personne handicapée mentale violerait la Constitution de Singapour. Sauf revirement de dernière minute, Nagaenthran sera pendu mercredi prochain. (rfi.fr)

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