Au Burkina Faso, le gouvernement était appelé vendredi 26 novembre à s’expliquer devant les députés sur la dégradation de la situation sécuritaire. Les ministres de la Défense et de la Sécurité intérieure ont répondu aux questions des députés pendant plus de six heures.
Dysfonctionnement au sein de l’appareil sécuritaire, équipements des forces en lutte et prise en charge des soldats sur le terrain : tous les sujets ont été abordés sans tabou. Il s’agissait pour les députés burkinabè de mieux comprendre les actions mises en œuvre et leur efficacité.
Comme l’a reconnu le ministre de la Défense lui-même, le Burkina Faso traverse les moments les plus difficiles de son histoire. Le terrorisme gagne du terrain et plusieurs régions sont menacées.
Cette situation inquiète les députés burkinabè. « Le terrorisme avance. C’est presque à moins d’une centaine de kilomètres de notre capitale. Il s’agit maintenant de solutions rapides et efficaces. Quel est l’état actuel de coopération avec certains pays, comme la France ? », demande un premier élu. « Quelles sont les difficultés réelles rencontrées dans la défense du territoire ? », continue une de ses collègues. « Qu’est-ce qui empêche l’État de diversifier les partenaires ? » interroge un député.
De nouvelles capacités aériennes
Le général Aimé Barthélémy Simporé a dit comprendre la colère des populations et a assuré que des changements sont en cours au niveau de la stratégie de lutte. Acquisition de moyens, formation, diversification des partenariats, plusieurs actions sont en cours selon le ministre de la Défense.
« Il y a des complicités dans nos sociétés. Si on arrive à réduire la complicité locale, je vous dis, l’action des FDS [Forces de défense et de sécurité ndlr] sera d’autant plus efficace. Vous avez parlé des capacités aériennes, nous les renforçons, assure le ministre. Bientôt, d’ailleurs, nous allons vous présenter de nouvelles acquisitions en matière d’outils aériens. Nous avons donc plusieurs partenaires – plus d’une dizaine – qui proposent une coopération opérationnelle, que ce soit en Afrique, que ce soit aussi en Europe, en Amérique… »
Dans le cadre de la prévention de l’extrémisme violent, le ministre de la Défense annonce la création d’un centre de déradicalisation et de réinsertion. (rfi.fr)