L’Inspection générale d’Etat a remis au président de la République son rapport d’activité couvrant la période de 2018 à 2020. L’organe de contrôle et d’audit des sociétés publiques ivoiriennes pointe plusieurs de nombreux dysfonctionnements dans les structures d’Etat examinées, tels que des cumuls illégaux de postes ou encore du personnel non adapté aux missions qui lui est confié. Ce rapport est présenté alors que les autorités ivoiriennes poursuivent une vaste campagne d’audit qui a déjà conduit à l’éviction de la direction.
Présenté par l’inspecteur général Théophile Ahoua N’Doli lui-même au président Alassane Ouattara, le rapport insiste sur plusieurs anomalies relevées dans certaines sociétés publiques. Des cadres cumulant les postes de directeur et chef de service sans aucune nomination officielle, des membres de conseils d’administration toujours en poste malgré la fin de leur mandat, ou encore des fraudes au contrôle technique des véhicules.
Ce rapport d’activité couvrant la période de 2018 à 2020 intervient alors qu’une grande opération mains propres au sein des entreprises d’Etat est toujours en cours. Lancée cet été, elle a déjà conduit au limogeage ou à la suspension de plusieurs directeurs, dont Lancine Diaby, patron du Fonds d’entretien routier, ou encore Euloge Soro-Kipeya de l’Agence nationale du service universel des télécommunications, pendant que des cadres de la Société ivoirienne de gestion immobilière sont visés par des enquêtes.
Cette campagne d’audits a été voulue par le chef de l’Etat, qui a procédé cet été à de nombreux changements dans les directions des structures publiques. La présidence veut s’attaquer à la mauvaise gouvernance, au risque de froisser certains membres de son parti RHDP.
En 2018, un rapport confidentiel de l’Union européenne ayant fuite dans la presse, pointait « les largesses financières dont bénéficient les cercles du pouvoir » et « une classe dirigeante dont l’enrichissement ces dernières années est parfois spectaculaire ». (rfi.fr)